Acadie Nouvelle

Un résident de Saint-Antoine doit fermer son garage où logeaient trois sans abri

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Un homme a dû fermer son garage qu’il avait transformé en abri pour itinérant à cause d’un règlement qu’il ne connaissai­t pas.

En novembre, Serge Parent, un résidant de Saint-Antoine, un village situé à une trentaine de kilomètres de Moncton, avait invité trois personnes vivant dans la rue à venir vivre dans son garage.

«C’était un geste du coeur. Je pensais que nous devions aider ces personnes, a-t-il expliqué. Mon idée était qu’il était préférable de mettre des gens à l’intérieur de mon garage que ma voiture.»

Propriétai­re d’un terrain de sept acres, M. Parent est entré en contact avec ces trois protégés après qu’un homme travaillan­t auprès des sans-abri de Moncton l’a mis au courant de la situation sur les médiaux sociaux.

Il a raconté qu’il avait installé des lits, un poêle à bois et un réfrigérat­eur dans le garage. Ces invités avaient accès à l’eau et au jardin afin qu’ils puissent apprendre à cultiver leur propre nourriture.

Selon lui, son garage était plus qu’un abri pour les personnes qui y séjournaie­nt.

«Ce qui les a beaucoup aidés, c’est le fait que j’y aille tous les matins, simplement pour m’assurer qu’ils vont bien, a-t-il souligné. Ils ont dit qu’avoir un abri et de la nourriture, c’était utile, mais avoir quelqu’un qui se soucie de vous, qui prend du temps pour vous écouter et passe du temps avec vous, cela fait la différence.»

En décembre, il a reçu une lettre de la Commission de services régionaux de Kent lui apprenant qu’il lui fallait un permis pour transforme­r son garage en habitation.

«Je ne le savais pas, j’essayais simplement d’aider les gens», a déclaré M. Parent qui estime que son garage est une solution bien meilleure que les tentes dans lesquelles vivaient ses «locataires».

«C’était isolé. Il y avait de tout pour répondre à leurs besoins de base.»

Même si un des trois résidents du garage était déjà parti, il lui a été pénible d’annoncer la nouvelle de la fermeture de leur abri aux deux autres.

La Commission régionale ou le maire de Saint-Antoine, Ricky Gautreau, n’ont pas répondu à une demande d’entrevue de La Presse canadienne. Le maire a toutefois dit la semaine dernière à Global News que des gens du village avaient porté plainte. Selon lui, il faut appliquer la même règle partout dans la province.

«Les gens se plaignaien­t que des personnes vivaient dans un garage et que cela n’était pas sûr pour elles, a-t-il commenté. Les gens dans la région n’étaient pas contents de ce qui se passait.»

AUCUN REGRET

M. Parent dit n’avoir entendu que des propos positifs de la part de ses voisins, dont certains l’ont aidé à préparer de la nourriture pour les personnes vivant avec lui.

Malgré sa déception, il dit qu’il ne regrettait pas sa décision. «Il m’est venu très naturellem­ent d’aider ces personnes, car elles ressemblen­t à nos frères et soeurs. Nous sommes tous un, nous sommes tous pareils, nous essayons juste de survivre.» - La Presse Canadienne ■

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En novembre, Serge Parent, un résident de Saint-Antoine, un village situé à une trentaine de kilomètres de Moncton, avait invité trois personnes vivant dans la rue à venir vivre dans son garage. - Archives

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