Acadie Nouvelle

Bas-Caraquet: les élus préfèrent demeurer neutres

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Le Village de Bas-Caraquet ne veut pas se retrouver entre l’arbre et l’écorce devant l’église Saint-Paul, qui n’est aujourd’hui plus qu’un amas de pierres. C’est pourquoi le maire Roger Chiasson et les élus du conseil sont demeurés et demeureron­t neutres dans ce dossier déchirant et émotif. Depuis des mois, la municipali­té fait régulièrem­ent les manchettes en raison de la division entre les tenants du maintien du patrimoine religieux et ceux qui estiment qu’il faut aller de l’avant malgré l’incendie de ce bâtiment centenaire en juin. Mais dans toute cette histoire, la dernière chose que M. Chiasson veut faire est de jeter de l’huile sur le feu. C’est pourquoi il demeure très prudent quand on lui demande d’analyser cette situation. «Nous demeurons neutres en tant que village. Nous respectons l’opinion de ceux qui s’accrochent et de ceux qui veulent tourner la page», reconnaît celui qui convient qu’il faut faire la différence entre le citoyen qui reçoit les services de la municipali­té et le paroissien qui est sous l’égide du Diocèse de Bathurst. Malgré tout, le conseil municipal de BasCaraque­t n’est pas demeuré insensible à tout ce qui s’est déroulé, ajoute le premier élu. Le sujet a maintes fois fait l’objet de discussion­s animées autour de la table du conseil, affirme-t-il. La municipali­té a aussi investi quelques milliers de dollars pour demander des avis juridiques sur cette épineuse question, a-t-il admis. «On nous a demandé d’acquérir les ruines, mais nous ne voulions pas hypothéque­r notre prochaine génération avec cette église. Nous avons répondu à certaines demandes du comité de sauvegarde, tout comme nous avons répondu à des demandes de divers comités dans le village. Notre rôle est d’être à l’écoute, d’évaluer et de ne pas tout balayer sous le tapis. Nous ne sommes pas insensible­s à ce qui se passe, mais notre position depuis le début est de demeurer neutre», a répété M. Chiasson. Quant à la possibilit­é d’organiser sous peu une réunion publique pour permettre aux citoyens de crever l’abcès et de tourner la page une fois pour toutes, le maire de Bas-Caraquet croit qu’un tel processus n’est pas de la responsabi­lité de la municipali­té. «J’ai appris que la meilleure façon de partir une guerre est de mélanger la religion avec la politique», précise-t-il avec sagesse. Pendant ce temps, la dernière sortie publique de Lucie Lebouthill­ier, présidente du comité de sauvegarde de l’église de Bas-Caraquet (lettre dans l’opinion du lecteur dans notre édition de lundi), a suscité de nombreuses réactions dans la communauté. Certains membres du comité de gestion de la paroisse étaient prêts à démissionn­er, selon ce que nous avons pu apprendre. - RF

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