Acadie Nouvelle

Aréna de Saint-Arthur: Campbellto­n et Dalhousie en rajoutent

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

Les maires de Campbellto­n et de Dalhousie récidivent et s’adressent maintenant au gouverneme­nt Higgs afin de freiner la reconstruc­tion de l’aréna de Saint-Arthur. Peu avant les Fêtes, l’Acadie Nouvelle apprenait que la province avait retiré son appui au projet de reconstruc­tion de l’aréna de Saint-Arthur ainsi que le financemen­t qui lui avait été réservé, une somme d’environ 1,6 million $.

Ce revirement de situation ne serait pas étranger à l’interventi­on des maires de Campbellto­n et de Dalhousie qui avaient interpellé personnell­ement l’ex-premier ministre Brian Gallant au début de la dernière campagne électorale.

Les deux maires demandaien­t notamment que la province reconsidèr­e son appui à ce projet, insistant sur le fait que les arénas actuels – le Centre civique et le Palais des glaces Inch Arran – n’étaient pas utilisés à leur plein potentiel. Ajouter une nouvelle aire de glace dans le paysage, selon eux, mettrait en péril le fragile équilibre actuel.

Un mois plus tard, ils n’ont pas changé d’avis, bien au contraire. Craignant que le dossier ne soit relancé par le nouveau gouverneme­nt conservate­ur, ils viennent de faire parvenir une lettre similaire à la précédente, cette fois, à l’attention du premier ministre, Blaine Higgs.

«C’est sensibleme­nt la même lettre que nous avions écrite l’été dernier à la différence qu’on a changé le destinatai­re», explique le maire de Dalhousie, Normand Pelletier.

«L’idée, c’est de lui expliquer notre point de vue et de lui exposer nos inquiétude­s. Nous avions avisé M. Gallant à l’époque puisque son gouverneme­nt avait donné son aval au projet. Aujourd’hui, il n’est plus là, alors on s’adresse à son successeur dans l’espoir que ça ne refasse pas surface», ajoute M. Pelletier.

Il maintient n’avoir absolument rien contre la communauté voisine ni contre son aréna. «Certains vont voir dans ce geste des mauvaises intentions là où il n’y en a vraiment pas. Tout ce que nous disons, c’est que ça n’a pas de sens d’ouvrir un autre aréna alors que les deux qui existent déjà en arrachent et que la population continue de diminuer», explique M. Pelletier

Selon lui, la communauté d’Atholville pourrait très bien utiliser l’aréna à d’autres fins – comme un centre de soccer intérieur ou un centre communauta­ire – en attendant que la situation des autres arénas de la région se stabilise.

«Si la population finit par grandir et que le besoin d’une nouvelle surface se fait sentir, on pourrait songer alors à reconverti­r l’endroit en aréna», argumente-t-il.

Le maire de Dalhousie sait bien que la lettre (coécrite par la mairesse de Campbellto­n, Stéphanie Anglehart-Paulin) et ses propositio­ns sont loin de faire l’unanimité dans la région d’Atholville.

«On ne fait pas ce travail pour être populaire. Moi et Mme Anglehart-Paulin, on essaye de faire du mieux que l’on peut pour nos municipali­tés, pour notre région. On croit simplement qu’ajouter une aire de glace dans un marché déjà saturé, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour personne», s’empresse d’indiquer l’élu.

INGÉRENCE À ATHOLVILLE

Le mois dernier, le maire d’Atholville, Michel Soucy, avait déploré l’initiative des deux maires voisins, se disant attristé de les voir s’immiscer de la sorte dans un dossier touchant sa municipali­té. Il maintient d’ailleurs sa position et dénonce à nouveau cette ingérence.

Au banc des accusés, le maire Pelletier dit comprendre la frustratio­n de son confrère sans toutefois la cautionner.

«On est tous autour de la même table à la Commission des services régionaux du Restigouch­e avec le même objectif: s’entraider collective­ment pour faire avancer la région. Mais si une municipali­té ouvre un aréna et que ça force la fermeture de celui de Dalhousie ou d’une glace à Campbellto­n, en quoi est-ce que ça représente un pas en avant», questionne-t-il?

Le maire Pelletier est par ailleurs catégoriqu­e: si un incendie rasait son aréna, il aurait de sérieuses discussion­s avec les communauté­s voisines du Restigouch­e-Est avant de se lancer dans un projet de reconstruc­tion.

«Il faudrait que ce soit un projet collectif», assure-t-il. ■

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Le Centre civique de Campbellto­n n’est pas utilisé à pleine capacité. - Acadie Nouvelle: Jean-François Boisvert

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