Aréna de Saint-Arthur: Campbellton et Dalhousie en rajoutent
Les maires de Campbellton et de Dalhousie récidivent et s’adressent maintenant au gouvernement Higgs afin de freiner la reconstruction de l’aréna de Saint-Arthur. Peu avant les Fêtes, l’Acadie Nouvelle apprenait que la province avait retiré son appui au projet de reconstruction de l’aréna de Saint-Arthur ainsi que le financement qui lui avait été réservé, une somme d’environ 1,6 million $.
Ce revirement de situation ne serait pas étranger à l’intervention des maires de Campbellton et de Dalhousie qui avaient interpellé personnellement l’ex-premier ministre Brian Gallant au début de la dernière campagne électorale.
Les deux maires demandaient notamment que la province reconsidère son appui à ce projet, insistant sur le fait que les arénas actuels – le Centre civique et le Palais des glaces Inch Arran – n’étaient pas utilisés à leur plein potentiel. Ajouter une nouvelle aire de glace dans le paysage, selon eux, mettrait en péril le fragile équilibre actuel.
Un mois plus tard, ils n’ont pas changé d’avis, bien au contraire. Craignant que le dossier ne soit relancé par le nouveau gouvernement conservateur, ils viennent de faire parvenir une lettre similaire à la précédente, cette fois, à l’attention du premier ministre, Blaine Higgs.
«C’est sensiblement la même lettre que nous avions écrite l’été dernier à la différence qu’on a changé le destinataire», explique le maire de Dalhousie, Normand Pelletier.
«L’idée, c’est de lui expliquer notre point de vue et de lui exposer nos inquiétudes. Nous avions avisé M. Gallant à l’époque puisque son gouvernement avait donné son aval au projet. Aujourd’hui, il n’est plus là, alors on s’adresse à son successeur dans l’espoir que ça ne refasse pas surface», ajoute M. Pelletier.
Il maintient n’avoir absolument rien contre la communauté voisine ni contre son aréna. «Certains vont voir dans ce geste des mauvaises intentions là où il n’y en a vraiment pas. Tout ce que nous disons, c’est que ça n’a pas de sens d’ouvrir un autre aréna alors que les deux qui existent déjà en arrachent et que la population continue de diminuer», explique M. Pelletier
Selon lui, la communauté d’Atholville pourrait très bien utiliser l’aréna à d’autres fins – comme un centre de soccer intérieur ou un centre communautaire – en attendant que la situation des autres arénas de la région se stabilise.
«Si la population finit par grandir et que le besoin d’une nouvelle surface se fait sentir, on pourrait songer alors à reconvertir l’endroit en aréna», argumente-t-il.
Le maire de Dalhousie sait bien que la lettre (coécrite par la mairesse de Campbellton, Stéphanie Anglehart-Paulin) et ses propositions sont loin de faire l’unanimité dans la région d’Atholville.
«On ne fait pas ce travail pour être populaire. Moi et Mme Anglehart-Paulin, on essaye de faire du mieux que l’on peut pour nos municipalités, pour notre région. On croit simplement qu’ajouter une aire de glace dans un marché déjà saturé, ce n’est pas ce qu’il y a de mieux pour personne», s’empresse d’indiquer l’élu.
INGÉRENCE À ATHOLVILLE
Le mois dernier, le maire d’Atholville, Michel Soucy, avait déploré l’initiative des deux maires voisins, se disant attristé de les voir s’immiscer de la sorte dans un dossier touchant sa municipalité. Il maintient d’ailleurs sa position et dénonce à nouveau cette ingérence.
Au banc des accusés, le maire Pelletier dit comprendre la frustration de son confrère sans toutefois la cautionner.
«On est tous autour de la même table à la Commission des services régionaux du Restigouche avec le même objectif: s’entraider collectivement pour faire avancer la région. Mais si une municipalité ouvre un aréna et que ça force la fermeture de celui de Dalhousie ou d’une glace à Campbellton, en quoi est-ce que ça représente un pas en avant», questionne-t-il?
Le maire Pelletier est par ailleurs catégorique: si un incendie rasait son aréna, il aurait de sérieuses discussions avec les communautés voisines du Restigouche-Est avant de se lancer dans un projet de reconstruction.
«Il faudrait que ce soit un projet collectif», assure-t-il. ■