UN DÉPUTÉ CONSERVATEUR CLARIFIE LES «IDÉES FAUSSES»
Un député d’arrière-ban du Parti progressiste-conservateur a profité du passage d’Ambulance NB devant un comité de l’Assemblée législative, mardi, pour clarifier les «idées fausses» qui circulent au sujet du bilinguisme des travailleurs paramédicaux.
Stewart Fairgrieve voulait mettre fin aux «spéculations» qui circulent dans les médias «voulant qu’Ambulance NB retire potentiellement une ambulance du service par manque de travailleurs paramédicaux bilingues».
«Mais en réalité, ça serait (dans) des circonstances très rares», a-t-il suggéré durant la comparution des dirigeants d’Ambulance NB devant le comité des corporations de la Couronne.
«Une ambulance serait (plutôt) mise hors service parce que quelqu’un est absent du travail pour des raisons de santé ou un congé de maternité ou plusieurs autres raisons, est-ce juste?»
Richard Losier et Matthew Crossman de Services de santé Medavie, l’agence qui gère le système ambulancier au nom du gouvernement provincial, ont répondu comme ils l’ont fait à plusieurs reprises au cours des derniers mois que les ambulances n’étaient «jamais» mises hors service en raison de la langue.
M. Fairgrieve a indiqué que la réponse des deux dirigeants était «de la musique à (ses) oreilles».
«BEAUCOUP D’IDÉES FAUSSES»
À sa sortie de la rencontre du comité, le député de Carleton a expliqué qu’il voulait obtenir des «clarifications» de la part d’Ambulance NB concernant les raisons pour lesquelles leurs véhicules sont parfois hors service puisqu’il y a «beaucoup d’idées fausses à ce sujet dans le public»
Pas plus tard que le mois dernier, le chef de son parti, le premier ministre Blaine Higgs, a répété en marge d’un discours devant la Chambre de commerce de Moncton qu’il était inacceptable à son avis que des ambulances soient mises en service en raison des exigences linguistiques.
«Nous ne voulions pas que des ambulances restent stationnées et nous ne voulons toujours pas que des ambulances restent stationnées», a-t-il dit le 24 janvier pour expliquer la décision de son gouvernement d’éliminer les exigences linguistiques pour certains travailleurs paramédicaux et la volteface qui a suivi.
Interrogé sur la position de son chef, Stewart Fairgrieve a répondu aux journalistes que les députés progressistes-conservateurs sont libres «de poser n’importe quelle question.»
«Sous la direction de mon leader, personne ne me dit quelles questions poser», a-t-il affirmé.
M. Fairgrieve a dit croire les réponses d’Ambulance NB concernant la mise hors service des véhicules.
«Selon ce qu’ils ont dit, selon ma propre expérience et ce que j’ai vu dans ma région, oui, je le crois vraiment.»
RAPPEL À L’ORDRE
La députée Megan Mitton du Parti vert a réagi aux questions de Stewart Fairgrieve en rappelant à l’ordre ceux qui attribuent la pénurie de travailleurs paramédicaux aux exigences linguistiques.
«C’est vraiment clair que les enjeux linguistiques ne sont pas la raison pour laquelle les ambulances sont hors services», a-t-elle dit.
«Il y a des politiciens qui ont dit autre chose, j’espère que nous n’allons pas répéter des mensonges. Il faut être clair sur la vérité et ne pas répéter ce qui est seulement des idées.»
EXIGENCES LINGUISTIQUES
Le chef de l’Alliance des gens, Kris Austin, n’a pas été convaincu par les réponses des dirigeants d’Ambulance NB.
«Je suis certain qu’il y a de nombreuses occasions où des ambulances étaient hors service à cause de la langue. Nous ne nions pas qu’il y a d’autres raisons comme les vacances et les congés de maladie, mais dire que la langue ne joue pas un rôle là-dedans, c’est un peu fort», a-t-il confié.
À son avis, les exigences linguistiques qui empêchent les travailleurs paramédicaux d’occuper de façon permanente certains postes qui sont désignés bilingues contribuent indirectement à la pénurie de personnel.
«Quand tu as des travailleurs paramédicaux unilingues qui n’arrivent pas à obtenir d’emploi permanent à temps plein, il y a moins de chance qu’ils acceptent de faire un quart de travail supplémentaire de l’autre côté de la province.»
Kris Austin a cependant admis que la situation avait été en partie «rectifiée» par l’annonce, le mois dernier, de la création d’équipes flottantes au sein d’Ambulance NB pour assurer que les travailleurs paramédicaux unilingues qui occupent temporairement des postes désignés bilingues, en raison de la pénurie de personnel, ne se retrouvent pas sans emploi lorsque de nouveaux paramédics ayant les compétences linguistiques requises sont embauchés. ■