Acadie Nouvelle

Tracadie: «Des spectacles, mais pas à n’importe quel prix», insiste le maire

- Real.fradette@acadienouv­elle.com

L’accalmie à la table du conseil municipal de la Municipali­té régionale de Tracadie aura été de courte durée. Cette fois-ci, le sort du grand chapiteau extérieur pour la présentati­on de mégaspecta­cles a ravivé les tensions entre élus.

Salle comble, lundi soir, pour une réunion du comité plénier à Tracadie. Plus d’une trentaine de personnes attendaien­t l’ouverture des portes de la salle du conseil, dont des artistes concernés par la possible vente de la tente où ils ont déjà offert des prestation­s devant plusieurs centaines de personnes.

Ils n’ont pas eu à attendre très longtemps pour assister à un débat très animé autour de cette infrastruc­ture… et 45 minutes plus tard, on en était revenu au point de départ.

La conseillèr­e Ginette Brideau-Kervin et quelques-uns de ses collègues ont tenté, sans succès, de faire annuler l’appel d’offres pour vendre cet équipement qui appartient à la Ville. Elle entend ramener ce point à l’ordre du jour de la prochaine réunion régulière prévue lundi.

La Municipali­té n’a prévu aucune somme en 2019 pour entretenir, monter et démonter le chapiteau, a rappelé la conseillèr­e Réaldine Robichaud.

Le maire Denis Losier a renchéri que ça fait plus d’un an que la Ville tente de vendre ce bien d’une valeur de 65 000$ à un promoteur souhaitant poursuivre l’aventure des mégaspecta­cles à Tracadie.

Il aimerait qu’une entité de la région ou une organisati­on sans but lucratif prenne la relève d’Embou Production­s, dont le contrat de location s’est terminé dans la controvers­e en 2018 et n’a pas été renouvelé.

«Qui va décider le vendre le chapiteau? Le conseil. Qui va décider de ne pas le vendre? Le conseil? Qui va décider de la formule? Le conseil. Nous voulons des spectacles, mais pas à n’importe quel prix. Il y a de l’expertise dans notre communauté, des gens qui l’ont et qui connaissen­t très bien comment ça fonctionne», a clamé le maire en élevant le ton.

DE L’EAU AU MOULIN

Le conseiller Jean-Yves McGraw a rappelé la tradition de la Ville à investir des sommes considérab­les dans des événements culturels importants depuis la perte du bateau à aube Le Cajun.

Trois saisons de Tracadie Story, deux étés du Soleil d’Eulalie et trois années avec Embou Production­s ont notamment permis d’animer des périodes estivales et d’amener de l’eau au moulin du développem­ent économique.

«Nous avions comme mission de reprendre la place que nous devions avoir dans les activités culturelle­s. Ce n’est pas facile de se départir de ces acquis. Nous avons aussi créé une expertise chez nos employés. Nous n’avons pas acheté le chapiteau pour un promoteur, mais pour n’importe quel promoteur. Nous avons besoin de ce genre d’infrastruc­ture pour qu’un promoteur prenne le risque de venir présenter des spectacles à Tracadie», a-t-il déclaré.

Le conseiller Brian L. Comeau a ajouté que le débat éveille la conscience de groupes à vouloir garder le chapiteau dans la localité. Il a notamment utilisé l’exemple du Congrès mondial acadien de 2009, où de nombreux artistes de Tracadie ont pu organiser des événements d’envergure.

Le maire Losier a une fois de plus amené les problèmes financiers de la Ville pour tenter de clore la discussion.

«Il n’y aura pas d’argent alloué pour le chapiteau, à moins de couper ailleurs. Savez-vous qu’il faut le changer de place, car les pompiers veulent une caserne sur les terrains de Services Tracadie (secteur Sheila)? Comment peut-on justifier de garder un bien de 65 000$ et des frais de manipulati­on de 50 000$ quand nous avons grand besoin de 20 millions $ pour réparer notre système d’eau et d’égout? Nous aurons bientôt une salle de spectacles valant 5 millions $, mais on ne connaît même pas encore le budget pour l’opérer», a exprimé l’élu. ■

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