Équité salariale: le Nouveau-Brunswick fait des progrès
L’écart salarial entre les hommes et les femmes a diminué au Nouveau-Brunswick en 2017, faisant ainsi en sorte que la différence entre la rénumération des deux genres est désormais la deuxième plus faible au Canada.
Ces données sont tirées du Rapport sur le revenu de subsistance et l’équité salariale, publié mardi matin.
L’écart salarial entre les hommes et les femmes est le deuxième plus bas au pays alors qu’il est passé de 8,2% à 7,4%. Au NouveauBrunswick, les femmes gagnent environ 93% du salaire des hommes comparativement à une moyenne nationale de 87%.
Il ne faut pas célébrer trop rapidement, met en garde la Coalition pour l’équité salariale. L’écart salarial peut indiquer beaucoup de choses.
«Oui, c’est un indicateur, mais on ne sait pas trop ce que ça indique parfois. Il ne faut pas oublier, premièrement, qu’il y avait des emplois à prédominance masculine qui étaient bien payés et qui ont été supprimés dans le secteur privé, comme dans les mines et dans l’industrie du papier, entre autres. Ça peut faire en sorte que le salaire des emplois principalement occupés par les hommes n’a peutêtre pas augmenté autant que prévu», a expliqué la directrice générale de la coalition, Johanne Perron.
Il reste, selon la coalition, beaucoup de travail à faire en 2019, dans un contexte où les femmes sont plus éduquées que les hommes et que, de façon générale, pour un travail à valeur égale, elles gagnent moins.
«On se rend compte que les emplois traditionnellement occupés par des femmes sont moins bien payés souvent en raison des vieilles idées que nous avons et qui ont influencé les systèmes de rémunération. Par exemple, l’idée que c’est l’homme qui est le gagne-pain. Il y a longtemps, c’est l’idée qui dominait», a souligné Mme Perron.
Parmi le groupe des 25-54 ans, 31% des femmes au N.-B. ont par ailleurs reçu une formation universitaire contre 22% chez les hommes.
SECTEUR PRIVÉ
Depuis avril 2010, une loi encadre l’équité salariale dans le secteur public au NouveauBrunswick. Dans son rapport, le comité propose d’étendre cette loi au secteur privé, comme en Ontario et au Québec.
«L’équité salariale, c’est un droit de la personne, mais c’est aussi un outil pour réduire la pauvreté des femmes. On a une loi pour le secteur public, mais il en faut une pour le privé maintenant.»
Le comité reconnaît dans son rapport qu’il y a plusieurs défis à relever dans la mise en oeuvre une loi dans le secteur privé. Ce ne sont pas toutes les entreprises au NouveauBrunswick qui ont un département de ressources humaines. C’est pourquoi il recommande d’y aller par étape en commençant par les grandes entreprises.
On reconnaît que les petites entreprises n’ont peut-être pas les outils de gestion de ressources humaines, mais ce sont de bons outils à avoir.»
La coalition compte discuter d’une potentielle loi sur l’équité salariale pour le secteur privé avec le gouvernement de Blaine Higgs. ■