Jeux de la Francophonie: la chasse aux sorcières
Comme le veut l’expression populaire, l’éditorial faisant l’autopsie des Jeux de la Francophonie (5 février 2019) est «passé à côté de la track». François Gravel, qui mérite amplement les prix qui lui sont décernés pour d’autres éditoriaux, n’est pas sur la coche cette fois-ci. Il semble participer d’une chasse aux sorcières qui se répand en Acadie et au NouveauBrunswick.
Dans les médias sociaux, les uns blâment les organisateurs pour la débâcle des Jeux de Dieppe-Moncton, mort-né. D’autres font porter l’odieux sur un parti politique adverse ou l’ancien gouvernement. Certains reprochent au gouvernement fédéral sa formule connue de financement paritaire. Plusieurs achètent en entier le discours de l’austérité sans faire la distinction entre une dépense et un investissement.
Le véritable enjeu n’est pas la quête des coupables. Il faudrait plutôt s’interroger sur les causes profondes et surtout évaluer les conséquences de la décision Higgs-Austin à moyen et long terme. L’utilité d’une autopsie n’est pas uniquement de trouver les causes immédiates du décès, mais plutôt d’utiliser la science pour prévenir d’autres décès à l’avenir.
Ainsi, s’il faut se pencher sur l’avortement des Jeux de la Francophonie de 2021, tirons-en des leçons pour l’avenir de l’Acadie et la francophonie au Nouveau-Brunswick. Est-ce que les Acadiens pourront rétablir un rapport de force afin de contrer ce courant intolérant qui cherche à brimer les droits linguistiques constitutionnels chèrement acquis? Est-ce que les associations communautaires et la population vont s’élever d’une même voix pour réclamer rien de moins que l’égalité réelle des francophones dans toutes les sphères d’activité?