Un match capital et des larmes pour deux vedettes des Aigles Bleues
Il y avait de l’émotion dans l’air dans le nid des Aigles, mardi après-midi. Même si Katryne Villeneuve et Cassandra Labrie se préparaient à un entraînement qui n’avait en apparence rien de spécial, il n’en était rien.
Les deux vedettes des Aigles Bleues de l’Université de Moncton s’apprêtent à disputer le dernier match de leur illustre carrière à domicile en saison régulière, mercredi soir, alors que les Reds de l’Université du NouveauBrunswick seront en ville.
Sauf que les deux joueuses ne pouvaient pas se permettre de se laisser emporter par les émotions puisque cette rencontre se veut capitale pour le Bleu et Or, qui n’est toujours pas encore assuré de participer aux séries de fin de saison.
Avec deux rencontres à jouer en 20182019, la bande à Marc-André Côté occupe le sixième rang au classement du Sport universitaire de l’Atlantique (SUA), le dernier qui donne accès aux éliminatoires.
Moncton (11-14-1, 23 points) se retrouve seulement un point devant les Tigers de l’Université Dalhousie (10-14-2, 22 points).
À quelques heures de cette rencontre fatidique, Katryne Villeneuve et Cassandra Labrie avaient toutes les misères du monde à retenir leurs larmes.
«Ne me fais pas pleurer ce soir, je vais pleurer toute la journée demain!», lance Villeneuve, en sortant du vestiaire.
«C’est sûr qu’il faut gagner pour être dans les séries. On n’a pas le choix», finit-elle par articuler, d’une voix tremblotante.
L’athlète franco-ontarienne est habituellement solide comme le roc.
Rien ne semble la déranger avant un match.
Mais en cette belle journée de février, le numéro 96 a besoin de tout son petit change pour ne pas fondre en larmes.
«On sait que Dalhousie est seulement un point derrière nous. Si on gagne mercredi, on se place en vraiment bonne position pour prendre la dernière place pour les séries», explique-t-elle.
Villeneuve assure que sa préparation sera la même.
Enfin presque.
«Ça fait une semaine que je braille. Je vis des sentiments partagés. C’est ma dernière partie à la maison, mais je vais avoir d’autres parties dans les séries. Je ne veux pas arrêter de jouer au hockey cette année avant un bout de temps.»
L’attaquante connait une saison de rêve au plan individuel, elle qui domine la colonne des pointeuses du circuit universitaire avec un dossier de 16-16=32 en 26 rencontres.
«Je vais juste tout donner pour donner une chance à mon équipe de gagner, comme je le fais à chaque partie. Je sais que je dois performer, parce que veut, veut pas, il y a beaucoup de pression. L’équipe compte sur moi.»
Une question sur les souvenirs et les larmes reviennent. «J’ai vécu tellement de choses et j’ai rencontré tellement de personnes ici. Ça va vraiment me manquer.»
La capitaine Cassandra Labrie avait également les yeux rougis.
«Il y a beaucoup d’émotions, c’est certain. C’est un peu dur à accepter», raconte la joueuse originaire de la Nouvelle-Écosse.
«Mais tout ce qui m’est arrivé depuis que je suis ici, ça a vraiment valu la peine. La meilleure chose qui me soit arrivée, c’est de jouer ici à l’Université de Moncton. Ce fut une expérience incroyable et je compte en profiter jusqu’à la fin.»
La patineuse acadienne ne sait pas trop à quoi elle va penser quand elle posera le patin sur la glace mercredi soir pour son dernier tour de piste dans le nid des Aigles.
«Je vais juste essayer de ne pas pleurer, pour être honnête.»
La rencontre débute à 19h. ■