DES ACADIENS À LA CONQUÊTE DU MONDE
Des artistes de l’Acadie se lancent dans une vaste opération charme au Québec. Émilie Landry et Simon Daniel figurent parmi ces musiciens qui tenteront au cours des prochaines semaines de s’illustrer dans plusieurs événements musicaux canadiens d’envergure mondiale, dont le Folk Alliance International.
Simon Daniel s’apprête à vivre deux semaines bien remplies. En plus des nombreuses vitrines qu’il offrira au Folk Alliance International à Montréal, du 13 au 17 février, il sera de la Bourse Rideau à Québec et des Francouvertes, le 25 février, au Lion d’Or. Il a été sélectionné pour la ronde préliminaire parmi une centaine de candidatures. Celui qui avait atteint la demi-finale en 2016 s’estime mieux préparé pour ce concours-vitrine de toutes les musiques qui fait une place importante à l’émergence.
«J’ai commencé à me faire connaître grâce à ce concours en 2016 et c’était mon premier spectacle à Montréal. J’étais super nerveux. Maintenant, je me sens plus confiant, mieux préparé et mieux outillé pour bien performer dans ce cadre-là. Je pense que mes chances sont meilleures et que ma musique s’insère bien dans ce contexte-là parce que c’est un festival de musique qui attire beaucoup de jeunes», a exprimé Simon Daniel en entrevue depuis Montréal où il entame son marathon de vitrines, mercredi, au Folk Alliance International.
L’auteur-compositeur-interprète qui a fait paraître son album Nightcrawler en 2018 a bien envie de faire connaître ses nouvelles chansons au public québécois et aux professionnels de l’industrie musicale. Le concours Les Francouvertes est reconnu pour encourager les artistes de la relève francophone canadienne. Les lauréats sont déterminés à la fois par un jury et le public. Si Simon Daniel se rend en finale, il se produira au Club Soda le 6 mai.
«Même si je ne me rends pas loin dans le concours, c’est une super bonne vitrine et il y a une bonne visibilité dans les médias qui couvrent la musique alternative», a mentionné l’artiste.
UNE OCCASION EN OR
Simon Daniel fait partie des cinq musiciens acadiens représentés par l’agence Le Grenier musique qui se produiront dans la salle du même nom au Folk Alliance International. L’événement rassemble plus de 3000 délégués de 35 pays à l’Hôtel Queen Elizabeth à Montréal. En 2018, le festival s’est tenu à Kansas City. Comme l’événement se tient à Montréal cette année, la directrice du Grenier musique, Carol Doucet, ne pouvait passer à côté de cette chance unique. Pendant quatre jours, Chloé Breault, Jacques Surette, Simon Daniel, Matt Boudreau et Émilie Landry offriront 43 extraits de spectacle dans la salle Le Grenier et sur d’autres scènes du festival. Le Grenier Musique a aussi invité d’autres musiciens des Maritimes - dont Lenny Gallant et Fredric Gary Comeau - d’ailleurs au Canada et de divers pays.
Pour Émilie Landry, qui a participé à de plus petits événements comme la FrancoFête, c’est un nouveau monde qui s’ouvre à elle.
«C’est un terrain de jeu plus grand. C’est un peu intimidant, mais je trouve ça intéressant de rencontrer différentes personnes. Il y a plus de possibilités de faire des rencontres artistiques intéressantes. Il y a beaucoup de gens de l’industrie anglophone qui nous affectent et ça peut être intéressant de parler avec eux et d’apprendre d’eux. Il y a plein de différents chemins qu’on peut prendre», a commenté Émilie Landry qui se rend à cet événement surtout dans un désir d’apprendre, sans trop d’attentes.
Selon elle, il y a de la place pour la chanson francophone dans ce genre d’événement international consacré à la musique folk.
«Ils veulent encourager le folk et je pense que la chanson francophone a vraiment sa place dans cet événement. Il y a de plus en plus d’anglophones francophiles dans le monde qui s’intéressent à la musique francophone.»
Simon Daniel abonde dans le même sens. «Quand on a l’identité acadienne, on a quelque chose qui nous démarque tout de suite. Il y a quelque chose qui pique la curiosité des gens autant des francophones que des anglophones. En en plus, on fait de la bonne musique.»
Après le Folk Alliance International, les artistes de l’Acadie se rendront à Québec pour la Bourse Rideau, du 17 au 21 février. En combinant les deux événements, Émilie Landry donnera 11 vitrines en une semaine. Elle prépare différents contenus pour offrir divers extraits de spectacle. Elle espère bien que tous ces événements de promotion entraîneront des retombées pour sa carrière et celle de ses confrères. L’auteurecompositrice-interprète participera aussi au Week-end de la chanson Québecor à la Salle Claude-Léveillée de la Place des Arts le 9 mars. Elle partagera alors la scène avec un autre musicien de l’Acadie, Matt Boudreau.
Au printemps, elle fera un premier voyage en France afin de participer à une résidence de création. Par la suite, l’artiste qui vit à Québec depuis quelques années reviendra s’établir à Campbellton où elle a grandi, près de sa famille, amis et musiciens.
«Ça fait longtemps que je veux revenir et contribuer à la communauté et je pense que ça va être bon pour mon inspiration», a-t-elle conclu. ■