BIBLIOTHÈQUES PUBLIQUES: L’OPPOSITION SONNE L’ALARME
Des députés du Parti vert et du Parti libéral critiquent l’enquête sur les bibliothèques publiques commandée par le gouvernement progressisteconservateur.
Guy Arseneault, député libéral de Campbellton-Dalhousie, ne passe pas par quatre chemins: il estime qu’il faut s’attendre à des compressions budgétaires au terme des consultations d’août.
«[Les coupures sont] le mode d’emploi du gouvernement Higgs», dit-il d’emblée.
En entrevue téléphonique, le député tempête sur ce qu’il qualifie de manque de transparence du processus de révision des services. Il affirme d’ailleurs qu’il n’était pas au courant de ces consultations avant de le lire dans l’Acadie Nouvelle de mardi.
«Je crois que le gouvernement a une idée déjà faite, un plan d’action déjà mis en marche, et ce n’est pas bon pour les bibliothèques, à mon avis.»
Guy Arseneault affirme qu’il a été surpris de la nouvelle, puisqu’il avait déjà posé des questions sur le sujet au ministre de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail, Trevor Holder.
«Il se vantait que les bibliothèques étaient très importantes pour lui et qu’il n’y avait pas de coupures prévues pour les bibliothèques et les services cette année. C’est ce qu’il m’a dit, mais de la manière qu’il procède, c’est très questionnable et ça nous inquiète», explique le député au téléphone.
Le ministre Holder n’était pas disponible pour une entrevue, mardi. La porteparole du ministère, Sarah Bustard, réaffirme pour sa part que le ministère «consulte régulièrement ses partenaires» afin d’améliorer les services aux citoyens.
Le député Guy Arseneault critique aussi l’embauche d’une firme privée de l’extérieur de la province. La firme R.A. Malatest & Associates Ltd. dispose de bureaux en Colombie-Britannique, en Ontario, en Alberta, en Nouvelle-Écosse et à Toronto, mais pas au Nouveau-Brunswick.
Il croit aussi que des consultations ouvertes au grand public seraient préférables à des sondages téléphoniques. Selon lui, les personnes âgées, les écoliers et les immigrants tirent particulièrement profit des services offerts dans les bibliothèques publiques, il déplore le fait qu’il ne sera pas possible pour beaucoup d’entre eux d’avoir leur mot à dire dans le dossier.
«Il ne s’agit pas seulement de lire des livres, il y a beaucoup de services et d’activités qui sont liées aux bibliothèques», dit-il.
Megan Mitton, députée du Parti vert dans la circonscription de MemramcookTantramar, condamne elle aussi l’approche du ministère.
«Avec ces consultations à huis clos, selon ce que je comprends, le gouvernement veut examiner son taux de rendement sur l’investissement. Cette approche est cohérente avec son style de gouvernement», avance Mitton.
«Il serait prématuré de commenter sur les décisions du ministère avant d’avoir examiné les résultats des sessions», peut-on lire dans une déclaration envoyée à l’Acadie Nouvelle.
La politicienne dit s’inquiéter de la tendance du gouvernement Higgs à gérer les finances publiques comme si elles s’agissaient d’une entreprise. Il s’agit d’une approche vantée à plusieurs reprises par Blaine Higgs et ses ministres.
«Nous avons besoin d’une approche d’administration publique sans gérer le gouvernement comme une entreprise. Il faut être responsable avec les finances publiques, mais il faut quand même garder un oeil sur les bienfaits à nos communautés qui ne peuvent pas être mesurés en dollars.»
Elle réclame également des consultations ouvertes au grand public. Comme bon nombre d’intervenants consultés dans ce dossier, elle n’avait pas non plus eu vent des consultations à l’avance.