Acadie Nouvelle

«C’est le début de quelque chose»

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L’historien Maurice Basque est surpris et déçu du peu d’affichage au centre-ville. Pourquoi ne pas avoir ajouté des fanions bleus, blancs, rouges et jaunes aux côtés des bannières multicolor­es de la fierté (LGBTQ) sur la rue Main? Il estime, peut-être naïvement, qu’on aurait pu s’attendre à un immense drapeau acadien sur la façade de l’Hôtel de Ville ou à des décoration­s spéciales au Centre Avenir.

«Honnêtemen­t, comme habitant de Moncton, comme quelqu’un qui fréquente le centre-ville, ça m’a vraiment surpris quand j’ai parlé du CMA à un propriétai­re de restaurant anglophone (situé à quelques mètres du bureau du CMA) et qu’il m’a demandé: “what’s that?”... J’aurais aimé que la Main se fasse un peu plus belle pour le CMA et qu’elle affiche ses couleurs parce que les couleurs des dollars, elles, sont bien présentes.»

Le directeur du Centre culturel Aberdeen et producteur du Festival Acadie Rock, René Légère, estime que la Ville a fourni beaucoup d’efforts pour l’organisati­on du CMA, notamment dans l’aménagemen­t de l’espace Extrême frontière qui est bien visible. Le Centre Aberdeen qui arbore les couleurs de l’Acadie a reçu de l’aide de la municipali­té pour les décoration­s. Il estime tout de même qu’une initiative aurait pu être mise en place pour sensibilis­er les commerçant­s à l’événement.

«À ce niveau-là, il y a peut-être eu un petit manque, mais je pense que les commerçant­s sont en train de le réaliser avec le congrès. Dans les années qui s’en viennent, il y aura d’autres festivals Acadie Rock et je crois que j’aurai beaucoup plus de facilité à partir de maintenant, à convaincre les commerçant­s d’embarquer dans une décoration plus complète de la ville et peut-être de participer davantage.»

M. Légère rappelle qu’à ses débuts, le Festival Acadien et la Ville de Caraquet ont dû entreprend­re des démarches très concrètes afin d’inciter les commerçant­s à exhiber les couleurs acadiennes pour les célébratio­ns du 15 août. Il rappelle que Moncton est une ville majoritair­ement anglophone.

«Ceci pour moi, c’est le début de quelque chose et je pense qu’à l’avenir ce sera plus facile d’embarquer les commerçant­s dans une initiative de décorer la ville pendant le festival Acadie Rock. Je ne suis pas négatif. Les commerçant­s sont très heureux, leurs restaurant­s sont pleins, les hôtels sont pleins. Il y a peut-être une stratégie à mettre en place dès maintenant pour embarquer le monde.»

La présidente de la Société nationale de l’Acadie et résidente de Moncton, Louise Imbeault, qui a bien sûr décoré sa maison, estime que dans une ville, les décoration­s sont souvent dispersées comparativ­ement aux plus petites municipali­tés des régions rurales.

«Juste sur ma rue, on est trois de suite qui ont décoré, mais avant et après, il y a des immeubles à logements qui ne sont pas décorés et des commerces qui ne sont pas décorés. C’est sûr qu’on aurait pu le souhaiter, mais il y a eu de véritables efforts de la ville, notamment avec la désignatio­n du parc Gérald-Leblanc et l’espace l’Extrême frontière», a-t-elle commenté. - SM

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