Le troisième trimestre devrait avoir été solide pour les banques canadiennes
Le climat d’incertitude provoqué par l’escalade des tensions commerciales pourrait peser sur les résultats trimestriels des banques canadiennes, mais les données robustes sur l’emploi des deux côtés de la frontière devraient notamment permettre aux prêteurs d’afficher un trimestre «solide», estiment des analystes.
«En raison des discussions sur la politique commerciale et d’autres tensions géopolitiques, les recettes pourraient être un peu plus faibles ou pourraient se contracter, (mais) les banques maîtrisent bien la gestion de la croissance de leurs dépenses», a estimé Robert Colangelo, vice-président principal des institutions financières au sein de l’agence de notation DBRS, au cours d’une entrevue.
Plusieurs analystes estiment que les six plus grandes banques du pays afficheront une croissance modeste de leurs bénéfices par action au cours du trimestre terminé le 31 juillet, soit de de l’ordre de 6 à 7% par rapport à l’année précédente, en raison de l’imposition potentielle de nouveaux tarifs, des tensions sino-américaines et d’autres vents de face.
Les yeux seront tournés vers les perspectives des banques pour la fin de l’exercice, alors que le mois dernier, la Réserve fédérale américaine a abaissé son taux directeur pour la première fois depuis la crise financière.
La Banque Royale du Canada sera la première à publier ses résultats du troisième trimestre, mercredi, alors que la Banque CIBC fera de même jeudi. La Banque de Montréal et la Banque Scotia feront respectivement le point sur leur performance le 27 août. La Banque Nationale dévoilera ses résultats le 28 août, alors que la Banque TD et la Banque Laurentienne fermeront la marche, le 29 août.
Au cours du trimestre précédent, les grandes banques canadiennes n’ont pas toujours répondu aux attentes, mais leur revenu net a globalement progressé d’environ 7% par rapport à l’année précédente, grâce à leurs activités internationales.
La croissance du bénéfice des services bancaires personnels et commerciaux aux États-Unis et à l’étranger devrait atteindre 16% par rapport à l’année précédente, a déclaré l’analyste Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, dans une note envoyée à ses clients.
Cela devrait contribuer à contrebalancer le ralentissement de la croissance des services bancaires personnels et commerciaux en sol canadien, que M. Mihelic prévoit à 3,8% pour l’ensemble du secteur au troisième trimestre.
Les dépenses des banques seront également scrutées à la loupe, selon Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale.
La moyenne des dépenses des six grandes banques a affiché une croissance de 6% au cours du premier semestre, alors que les revenus nets n’ont grimpé que de 5%, a souligné l’analyste, dans une note.
«Sans surprise, quatre des banques ont été invitées à réduire la croissance des dépenses au second semestre comme principal moyen d’améliorer leurs profits», a écrit M. Dechaine dans une note.
Les regards seront également tournés vers la qualité du crédit.
«Au final, je pense que le trimestre devrait encore une fois être solide.»