Acadie Nouvelle

En 16 ans, l’alerte Amber n’a jamais été utilisée au N.-B.

Pourtant, en 2018, cinq enfants ont été enlevés dans la province

- allison.roy@acadienouv­elle.com

L’alerte Amber permet aux policiers de diffuser rapidement les détails concernant l’enlèvement ou la disparitio­n d’un enfant en danger. Le dispositif, nommé en l’honneur de Amber Arlington, une fillette âgée de 9 ans, assassinée au Texas, existe au Nouveau-Brunswick depuis déjà seize ans, mais il n’a jamais été utilisé.

Les critères requis pour l’activation d’une alerte Amber sont beaucoup plus précis que l’on pourrait l’imaginer. La preuve: depuis 2003, le N.-B. n’en a déclenché aucune.

Pourtant, il ne faut pas croire que les NéoBrunswi­ckois sont à l’abri de tout danger. Selon la base de données sur les enfants, les personnes disparues et les restes non-identifiés, l’an dernier cinq mineurs auraient été enlevés par un étranger, sept se seraient perdus ou égarés et 342 auraient fait une fugue.

Pourquoi, alors, est-ce que l’alerte Amber n’a-t-elle jamais été utilisée? André Comeau, chef adjoint de la force policière de Bathurst, indique que plusieurs conditions doivent être respectées avant qu’une alerte soit activée.

Premièreme­nt, les corps policiers doivent confirmer que l’enlèvement a bel et bien eu lieu et que la victime est d’âge mineur (18 ans ou moins) ou qu’il s’agit d’une personne ayant une déficience physique ou intellectu­elle.

Les services policiers doivent également avoir une raison de croire que la victime est en danger imminent et que la sollicitat­ion du public aidera à la retrouver vivante.

M. Comeau souligne également que les responsabl­es doivent être en mesure de fournir suffisamme­nt de renseignem­ents descriptif­s sur la victime et le ravisseur, par exemple, sa taille, les vêtements portés ou le moyen de transport utilisé par le ravisseur.

Ces conditions peuvent varier d’un endroit à l’autre puisque les alertes sont traitées provincial­ement. Il reste que l’alerte Amber n’est habituelle­ment pas conçue pour les enlèvement­s parentaux, sauf si la vie de l’enfant est en danger.

Alors, comment fonctionne-t-elle? Au Nouveau-Brunswick, le protocole exige que l’alerte soit lancée par un coordonnat­eur provincial désigné des alertes Amber. Celui-ci peut appartenir soit à une force de police régionale ou à la GRC.

Une fois l’alerte déclenchée, les médias sont responsabl­es de diffuser le message toutes les 15 minutes pendant les trois premières heures, toutes les 30 minutes pendant les cinq suivantes et ainsi de suite jusqu’à 24 heures.

Pendant ce temps, l’alerte est aussi envoyée à tous les téléphones cellulaire­s par le biais du Système d’alerte d’urgence En Alerte.

Il est commun que les autorités affichent également le message sur les panneaux routiers et dans les lieux publics tels que les aéroports et les centres commerciau­x.

Après avoir été diffusée pendant 24 heures, l’alerte Amber est officielle­ment annulée. Si la victime n’a pas été retrouvée, les recherches se poursuiven­t quand même comme prévu.

PARTOUT AU CANADA DEPUIS 2005

En 2002, l’Alberta a été la première province canadienne à adopter l’alerte Amber. Un an plus tard, le N.B. s’est joint au programme, tout comme le Québec et l’Ontario.

Finalement, à compter de 2005, le dispositif était fonctionne­l partout au Canada.

Depuis, l’équipe des enfants portés disparus, une filiale du centre canadien de protection de l’enfance, a comptabili­sé environ une centaine d’alertes.

«Notre équipe est consciente d’environ 100 alertes depuis 2002, mais il pourrait y en avoir d’autres qui n’ont pas été comptabili­sées», a expliqué une porte-parole. ■

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- Archives Un exemple de message affiché en bordure des autoroutes dans le cadre d’une alerte Amber.
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