Le défenseur de la jeunesse appuie la vaccination obligatoire
Le défenseur des enfants et de la jeunesse du Nouveau-Brunswick se range derrière le projet de loi du gouvernement pour rendre la vaccination obligatoire dans les écoles et les garderies agréées.
Même si l’initiative pourrait enfreindre certains droits des enfants, il est impératif d’augmenter le taux de vaccination dans la province, selon Normand Bossé.
«Allons-nous attendre une épidémie pour faire quelque chose? Est-ce que ça sera ça le bon moment. Non. Il faut être proactif», a-t-il déclaré lors de son passage devant un comité à l’Assemblée législative, mercredi.
M. Bossé a rappelé aux députés que le nombre de nourrissons et d’enfants d’âge préscolaire ayant reçu tous les vaccins nécessaire à leur âge était en moyenne de seulement 44,5% entre 2012 et 2015 au Nouveau-Brunswick.
Selon les experts, 95% des gens devraient posséder tous les vaccins prescrits afin d’assurer une protection de la population.
«Devrait-on attendre qu’il y ait une épidémie avant que la province n’agisse? Je ne pense pas», a prévenu Normand Bossé.
Le défenseur des enfants et de la jeunesse et son équipe ont réalisé une étude d’impact sur les droits de l’enfant pour déterminer si l’initiative du gouvernement était conforme aux normes internationales en la matière.
Le projet de loi 39 propose d’éliminer la possibilité pour les parents de soustraire leurs enfants à la vaccination obligatoire pour des raisons non-médicales comme les croyances religieuses ou l’objection de conscience.
Ces enfants pourraient donc se voir fermer la porte des écoles publiques et des garderies agréées.
Même si l’éducation est un droit très important, la protection de la population - surtout des enfants au système immunitaire déficient - est un motif valable pour restreindre ce droit, selon Normand Bossé.
«Le projet de loi 39, à notre avis, est une position législative défendable. Il s’agit d’un progrès important dans la promotion des droits et de la santé des enfants.»
Même s’il est impossible de prédire exactement ce que les tribunaux pourraient penser du projet de loi 39 lors d’un éventuel recours judiciaire, M. Bossé estime que l’initiative a de bonnes chances de passer le test.
«L’objection religieuse ou de conscience n’est pas aussi forte que (l’impératif) médical», a-t-il dit.
Durant son témoignage, le défenseur a été hué par les nombreux opposants à la vaccination qui étaient présents à l’Assemblée législative.
«Même si nous respectons les opinions divergentes, nous ne pouvons pas freiner le progrès de la société ou mettre en danger la santé des enfants lorsque les preuves scientifiques sont si claires», a soutenu Normand Bossé.
«Les enfants ont le droit d’être protégés contre les fausses allégations.»
Afin d’augmenter le taux d’immunisation chez les enfants, le défenseur suggère aussi au gouvernement de confier cette tâche à un seul organisme pour l’ensemble de la province.
Selon M. Bossé, le taux de vaccination chez les enfants de la maternelle variait entre 90% et 58% selon les régions entre 2012 et 2015.
Les régions où la responsabilité de l’immunisation était confiée uniquement au ministère de la Santé avaient en général un taux très supérieur aux régions où la tâche était répartie entre plusieurs agences, a-t-il dit. ■