Gaucher ou homosexuel
Daniel Beaudry Moncton
Il fut un temps où on punissait les gauchers à l’école. D’aucuns racontent qu’ils ont reçu des coups de règles sur les doigts par l’enseignante. C’est le fruit de l’ignorance commune à cette époque.
À l’époque de mon enfance et de ma jeunesse, nous voyions l’homosexualité comme un vice, une tare, une immoralité, quelque chose de sale et surtout, un péché. C’est encore le cas dans la tradition judéo‑chrétienne, dans la religion musulmane et dans la bible. Dans certains pays, encore aujourd’hui, l’homosexuel, particulièrement masculin, est passible de mort dans la loi. Le rejet n’est pas le fait de toutes les cultures. Les Amérindiens disaient que les homosexuels avaient un don, la bispiritualité.
La réalité est que, le fait d’être gaucher et le fait d’être homosexuel ne sont pas des choix au point de départ, comme ce n’est pas un choix d’être né garçon ou fille. C’est quelque chose qu’on découvre à un moment donné. On n’y peut rien. Personnellement, ce n’est que tardivement dans ma vie que j’ai appris, compris et accepté cette réalité à propos de l’homosexualité. Tous les hommes de mon âge ont ri des jokes sur les fifis.
Le livre de Gaétan Richard, Grandir avec la différence m’a rejoint, ému et fait comprendre.
Notre société a évolué, si bien que de nombreux homosexuels affichés ont pu être élus députés ou maires.
Ce serait une erreur de croire pour autant que l’éducation populaire est terminée. Récemment encore, au Québec, un couple d’hommes gais a subi un assaut physique grave au sortir d’un bar. On a déploré un événement semblable il y a quelque temps au Nouveau‑Brunswick. Je peux comprendre que des hommes n’aient pas encore compris, mais nous ne pouvons concevoir qu’on puisse penser acceptable une telle agression gratuite.