Acadie Nouvelle

QUOI VOIR EN SEPTEMBRE?

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The Boys - (Amazon Prime) - L’imputabili­té des superhéros a toujours été un thème important du genre. On n’a qu’a pensé à la bande dessinée The Watchmen ou, plus récemment, au film Batman V Superman pour s’en convaincre. Cette imputabili­té est la moelle épinière de la série The Boys, une émission qui, sans trop faire de bruit, s’est élevée au rang de série culte cet été. Et pour cause! À mes yeux, il s’agit de la meilleure série de super héros à avoir été portée à l’écran. On y raconte le combat (qui a des airs de guerre civile) d’un petit groupe d’humains ordinaires contre une entreprise américaine qui «possède» les héros aux pouvoirs les plus puissants de la planète. Or, cette entreprise utilise ses héros à des fins commercial­es bien plus que pour combattre le crime... La série déborde d’humour noir et critique tout ce qu’il y a de pire dans la société américaine (la corruption, l’abus de pouvoir, le fondamenta­lisme religieux et les tabous sexuels, notamment). L’émission alterne entre lourdeur et légèreté, mais fait le bon choix en ne se prenant jamais au sérieux. Tous les comédiens sont brillants, mais Karl Urban, Jack Quaid et surtout Anthony Starr (dans le rôle d’un pastiche patriotiqu­e de Superman) frôlent la perfection. Bonne nouvelle: une deuxième saison est en préparatio­n. (4,5/5)

Mindhunter - Saison 2 (Netflix) - Produit par David Fincher et Charlize Theron, ce thriller psycho-historique s’était hissé parmi les meilleures séries de 2017. Voici donc la deuxième saison, dans laquelle on approfondi­t davantage la naissance, au FBI, d’une nouvelle science permettant de mieux comprendre les meurtriers en série. Si la saison inaugurale faisait beaucoup dans la théorie, la suite est davantage ancrée dans la pratique, alors que les agents Holden Ford (toujours aussi brillant Jonathan Groff) et Bill Tench (Holt McCallany) utilisent concrèteme­nt le savoir qu’ils ont acquis en interviewa­nt des tueurs de renoms tels que le Co-ed Killer et Richard Speck. Dans cette deuxième saison, les interviews se poursuiven­t, notamment avec le tristement célèbre Son of Sam, et on a toujours autant le sentiment que la science s’affine de minute en minute. Ma seule déception: on a parfois l’impression que les scénariste­s pensent que tous les spectateur­s ont des connaissan­ces approfondi­es sur tous les tueurs en série de l’histoire des États-Unis. On passe donc beaucoup de temps sur Wikipédia a essayer de dénicher la feuille de route de tel ou tel meurtrier afin de bien comprendre les enjeux, ce qui devient à la longue très irritant. Un peu plus de contexte - surtout quand certains épisodes s’étirent sur près de 80 minutes - aurait été le bienvenu. (4/5)

Pennyworth (DC Universe) - Comment Alfred Pennyworth en est-il venu à travailler pour la famille Wayne et ainsi devenir le père de substituti­on de Bruce, alias Batman? C’est ce que raconte cette série diffusée à raison d’un épisode par semaine sur DC Universe. Si la prémisse semble prometteus­e, le résultat l’est un peu moins parce que la série manque carrément de substance. En fait, après nous avoir fait vivre la première rencontre entre Thomas Wayne et Alfred, on sent que les producteur­s ne font qu’acheter du temps afin de repousser le moment ou le second deviendra le majordome du premier. On a donc droit à la tristement célèbre tactique du «méchant de la semaine», méchant qu’Alfred doit passer à tabac à titre de propriétai­re d’une entreprise de protection de biens et de personnes. Vous vous douterez que Pennyworth n’apporte absolument rien à la mythologie de Batman. En fait, si les noms des personnage­s principaux étaient différents, on aurait l’impression d’écouter un anonyme thriller victorien. Ce qui sauve la série, c’est le jeu exceptionn­el de Jack Bannon dans le rôle d’Alfred. Ce jeune Britanniqu­e, que l’on a pu voir dans Fury (2014) et la série Endeavour (2013 à 2018) a de la graine de vedette. (2,5/5)

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- Gracieuset­é Maeve (Dominique McElligott) et Homelander (Antony Starr) sont deux héros dont l’éthique est pour le moins élastique.

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