Acadie Nouvelle

UNE ACADIENNE CHANTERA CARMEN

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

La mezzo-soprano Michèle Losier s’apprête à jouer l’un des plus grands classiques de l’opéra, Carmen, de Bizet, dans sa version intégrale. Celle qui incarnera le rôle-titre montera sur la scène du Théâtre royal de Copenhague, au Danemark, à compter du 14 septembre.

L’Acadie Nouvelle a rejoint la chanteuse acadienne, originaire de SaintIsido­re, au Danemark où elle est en répétition depuis le 1er août avec l’Opéra royal de Copenhague.

«Cette fois-ci, on se trouve dans une production très physique qui demande beaucoup de danse et de chorégraph­ie. On n’est pas seulement dans le flamenco et l’espagnol. C’est vraiment une mise en scène moderne et on a beaucoup de chorégraph­ies. Il faut être en forme. Il faut être capable de faire la danse, le chant et le jeu en même temps», a déclaré celle qui partage sa vie entre la France et Montréal.

L’artiste qui n’osait plus rêver de jouer un jour Carmen a eu à chanter ce rôle une première fois en 2015 avec l’Orchestre symphoniqu­e de Montréal, au Parc Olympique. C’était alors une version concert écourtée. Cette fois, elle jouera l’ensemble de l’opéra qui dure trois heures, dans une production complète avec une mise en scène, un décor et des costumes.

«Carmen c’est un travail difficile parce que c’est un long rôle d’endurance. Je me lève le matin pour aller faire un peu de jogging parce que sinon je ne vais pas me rendre à la fin du spectacle. Le décor, c’est juste un grand escalier que je monte au moins 15 fois pendant l’opéra. Tout le monde doit être bien en forme. Ça fait déjà un mois qu’on répète et je dois admettre que je me sens tranquille­ment de plus en plus à l’aise.»

La grande première est prévue le 14 septembre. Michèle Losier admet qu’incarner un classique comme Carmen apporte son lot de stress. La pression est grande.

«Dès cet été, j’ai fait beaucoup de travail mental pour dédramatis­er la situation pour ne pas sentir que tout le poids du spectacle repose sur moi, pour ne pas sentir que d’autres grandes chanteuses l’ont chanté avant moi. C’est un travail journalier. Il faut vraiment que je me détache du regard des autres et de la pression. Je suis étonnée de pouvoir le faire.»

La critique est souvent impitoyabl­e quand on s’attaque à des rôles aussi importants. Or la chanteuse cherche surtout à faire son travail le mieux qu’elle peut avec tous les moyens dont elle dispose.

«J’étudie beaucoup, ma partition, les mouvements, mes mots, ma voix parce que justement je veux être le plus confortabl­e le jour de la première (….). C’est sûr qu’après la première, je ne vais pas aller lire les critiques parce que ça ne me donnera rien. Si jamais il y a des influences négatives, ça pourrait m’affecter dans les spectacles et c’est là où mon travail mental est encore plus difficile.»

Un grand orchestre accompagne­ra les chanteurs en spectacle. Elle chantera Carmen pour six représenta­tions cet automne.

UNE SAISON BIEN REMPLIE

La mezzo-soprano découvre aussi un nouveau pays. Elle n’avait jamais chanté au Danemark.

«En fait, c’est assez différent du Canada même si c’est un pays nordique. On est dans un pays où on fait attention beaucoup à l’environnem­ent. La nourriture est écologique et organique. C’est une très belle découverte.»

La chanteuse a une saison assez chargée. En plus de Copenhague, elle chantera à Munich, Bruxelles et Berlin. Un autre défi titanesque l’attend à Berlin où elle interpréte­ra le rôle d’Octavian dans l’opéra allemand Le Chevalier à la rose de Richard Strauss.

«C’est aussi un rôle-titre, mais là je me confronte à un rôle en allemand. C’est un peu plus de travail parce que ce n’est pas du tout ma langue.»

La musique classique a fait partie de sa vie très tôt puisqu’elle prenait des leçons de piano.

Elle a commencé à chanter toute petite dans les chorales de son église à Saint-Isidore et elle adorait tellement chanter qu’elle en était presque fatigante, raconte-t-elle.

Elle a fait ses débuts à New York en 2007 pour ensuite poursuivre une carrière assez impression­nante en chant classique et sur les grandes scènes de l’opéra un peu partout dans le monde. ■

«À l’école secondaire, pour être cool et amie avec tout le monde, j’écoutais du pop, mais j’avais une amie qui écoutait du classique et du coup, je me sentais moins gênée d’aimer l’opéra et le classique.»

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- Archives Un autre défi titanesque attend Michèle Losier à Berlin où elle interpréte­ra le rôle d’Octavian dans l’opéra allemand Le Chevalier à la rose de Richard Strauss.

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