Acadie Nouvelle

IMMIGRATIO­N: FINI LE NIAISAGE

- MATHIEU ROY-COMEAU

En février, j’avais remis en question dans cette chronique l’engagement du gouverneme­nt de Blaine Higgs envers l’immigratio­n en soulignant qu’il n’en avait été question ni dans sa plateforme électorale ni dans son discours sur l’état de la province malgré son propre constat concernant le manque alarmant de maind’oeuvre dans la province. Après tout, les conservate­urs ailleurs au pays et dans le monde ne sont pas toujours exactement les plus ardents défenseurs de l’immigratio­n.

Le ministre de l’Éducation postsecond­aire, de la Formation et du Travail, Trevor Holder, qui est aussi responsabl­e de l’immigratio­n, a cependant dissipé tout doute possible à ce sujet cette semaine en présentant la nouvelle stratégie du Nouveau-Brunswick en matière d’immigratio­n. Fredericto­n se donne notamment pour objectif d’accueillir 60% plus de nouveaux arrivants par année pour atteindre 1% de la population provincial­e ou 7500 personnes en 2024. Le gouverneme­nt souhaite également en retenir beaucoup plus dans la province après leur arrivée. En conférence de presse, M. Holder a prévenu que tout le monde devrait mettre la main à la pâte pour y arriver, y compris les collectivi­tés. Le ministre est même allé jusqu’à menacer celles-ci de leur retirer leur financemen­t provincial si elles ne se dotent pas de leur propre stratégie de croissance de la population. «Fini le niaisage», semblait-il vouloir dire. Le gouverneme­nt promet même d’agir pour «dissiper les stéréotype­s ou les idées fausses» sur l’immigratio­n.

Là où le bât blesse, c’est concernant l’immigratio­n francophon­e. Faute d’avoir pu atteindre ses objectifs de 2014 pour «préserver l’équilibre linguistiq­ue» du Nouveau-Brunswick, la province se donne à nouveau les mêmes cibles. L’immigratio­n francophon­e est abondammen­t mentionnée dans la nouvelle stratégie. Il ne s’agit clairement pas seulement d’un simple après-coup. Toutefois, après avoir lu la stratégie et le plan d’action qui l’accompagne, je ne suis toujours pas certain de comprendre ce que Fredericto­n entend faire différemme­nt cette fois-ci pour réussir là où elle a failli au cours des cinq dernières années.

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