La communauté trans de Moncton veut être entendue
Le premier grand rassemblement transgenre de l’histoire de Moncton a eu lieu jeudi soir au Crown Plaza. L’accessibilité aux soins de santé pour les transgenres du Nouveau-Brunswick était au coeur de la discussion. Constat: de longues et de fastidieuses procédures attendent ces personnes qui souffrent de dysphorie de genre.
Si la situation semble s’être améliorée au sein de la communauté gaie, il y a encore beaucoup de chemin à faire chez les personnes transgenres. C’est ce que raconte Jace Gaudet, membre du comité de direction à Rivière de la Fierté du Grand Moncton et homme transgenre.
«Le monde oublie qu’on existe», s’insurge M. Gaudet dès le début de la conversation.
M. Gaudet explique que les médecins du Nouveau-Brunswick ne sont pas outillés pour offrir les traitements, voire des consultations pour ces gens qui traversent une crise d’identité.
Il existe d’ailleurs un sérieux manque d’éducation chez le personnel de la santé quant à cet enjeu, selon lui. Il souhaite en quelque sorte ouvrir le débat.
«Je ne m’attends pas un grand changement de ceci, mais au moins ça va peut-être commencer les conversations», lance-t-il.
Jace mentionne que les médecins ont le pouvoir de prescrire des hormones. Par contre, ils vont souvent diriger le patient souffrant de dysphorie de genre vers un endocrinologue. Il s’agit d’un spécialiste des hormones.
Obtenir un rendez-vous avec un spécialiste peut être particulièrement long.
Il s’est écoulé un an entre le premier rendez-vous de M. Gaudet chez l’endocrinologue et la première prescription d’hormones.
Il tient à ajouter que les hormones ne sont pas nécessaires pour réaliser une transition de genre.
La chirurgie mastectomie (avec masculinisation du torse) est offerte au NouveauBrunswick. Le Dr Jayson Dool est le seul chirurgien plasticien à réaliser cette opération dans la province.
Quant à la chirurgie de réattribution sexuelle, les personnes transgenres devront faire un peu de route pour pouvoir y accéder.
«Les chirurgies du bas pour hommes et pour femmes, ce n’est pas pantoute offert au Nouveau-Brunswick. Il faut que tu te rendes à Montréal» lance, M. Gaudet.
Cette chirurgie est remboursée par le gouvernement du Nouveau-Brunswick, mais pas le transport, ni l’hébergement.
LA COMMUNAUTÉ PREND SA PLACE
La communauté transgenre de Moncton est beaucoup plus vaste que ce qu’on pourrait s’imaginer. Jace Gaudet connaît au moins 30 transgenres.
«On a une grosse communauté et c’est important qu’on se soutienne», dit-il.
Jace Gaudet souligne que certains transgenres ne voudront pas s’associer publiquement au mouvement. Ils veulent vivre leur vie comme s’ils étaient nés dans le genre auquel ils s’identifient maintenant. Ils sont appelés des «stealth» en jargon trans. - LM ■