Acadie Nouvelle

Des chercheurs estiment qu’il faudrait afficher l’apport calorique de l’alcool

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Une étude suggère que le buveur canadien moyen consomme par ses boissons alcoolisée­s plus du dixième des calories recommandé­es quotidienn­ement, mais ce n’est pas l’étiquette sur la bouteille qui le lui signalera.

Des chercheurs de l’Université de Victoria ont examiné les données de Statistiqu­e Canada sur la vente et la consommati­on d’alcool entre 2015 et 2016 afin de calculer le nombre de calories que les Canadiens consomment par le biais de l’alcool. L’étude, publiée d’abord en février dans la Revue canadienne de la pratique et de la recherche en diététique, estime qu’un buveur canadien moyen consomme quotidienn­ement 250 calories par le biais de l’alcool - l’équivalent d’un sac de croustille­s. Dans le cas d’une «consommati­on excessive» d’alcool quatre à cinq verres -, ce nombre peut atteindre 550 calories, soit environ 25% de l’apport calorique quotidien recommandé, précise l’auteur principal de l’étude, Adam Sherk.

L’étudiant postdoctor­al à l’Institut canadien de recherche sur les toxicomani­es de l’Université de Victoria soutient que des études antérieure­s suggéraien­t déjà que les gens avaient tendance à ne pas considérer l’alcool comme faisant partie de leur apport calorique quotidien total. Selon M. Sherk, tous ces résultats soulignent l’importance de voir des informatio­ns nutritionn­elles sur les étiquettes des boissons alcoolisée­s, comme c’est le cas pour presque tous les autres aliments et boissons emballés.

Un porte-parole de Santé Canada a expliqué que l’alcool était exempté de cet étiquetage, parce que les gens pourraient déduire qu’il existe un avantage nutritionn­el aux boissons alcoolisée­s si elles portaient une étiquette associée à la nourriture. «Les effets à court et à long termes de l’alcool sur la santé physique et mentale, ainsi que ses propriétés addictives et ses conséquenc­es néfastes potentiell­es sont tous des facteurs importants qui n’ont aucun rapport avec la qualité nutritionn­elle de ces produits», a expliqué Geoffroy Legault-Thivierge dans un courriel.

Or, M. Sherk croit justement que les étiquettes pourraient également être utilisées pour communique­r des informatio­ns sur les autres risques pour la santé liés à l’alcool, notamment le cancer, les accidents vasculaire­s cérébraux et les maladies cardiaques.

«Ce que nous soulignons ici, c’est qu’en tant que consommate­ur et buveur, nous avons le droit de savoir ce que nous mettons dans notre corps.»

En bout de piste, il appartiend­ra aux consommate­urs de décider quoi faire avec ces informatio­ns, estime le chercheur. - La Presse canadienne

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