Acadie Nouvelle

L’économie étonne en affichant une croissance de 3,7% pour le 2e trimestre

L’économie a surpassé les prévisions en enregistra­nt une croissance annualisée de 3,7% au deuxième trimestre, procurant au Canada sa meilleure performanc­e trimestrie­lle en deux ans, a indiqué vendredi Statistiqu­e Canada.

- Andy Blatchford

Les détails, cependant, étaient moins encouragea­nts, ont souligné de nombreux experts.

L’économie a progressé à un rythme annualisé de 3,7% au deuxième trimestre, essentiell­ement grâce à un rebond de 3,7% des exportatio­ns de biens et à une baisse de 1,0% des volumes d’importatio­ns.

Aux yeux de nombreux analystes, la stimulatio­n attribuabl­e au commerce de marchandis­es était probableme­nt un facteur temporaire, en particulie­r en cette période de dégradatio­n de la conjonctur­e économique mondiale.

«Cela n’est manifestem­ent pas durable pour l’avenir, même si l’on ne prend pas en compte les obstacles extérieurs de plus en plus importants attribuabl­es à la guerre commercial­e entre les États-Unis et la Chine, à l’incertitud­e liée au Brexit et au ralentisse­ment de la croissance mondiale», a noté Nathan Janzen, économiste principal chez Recherche économique RBC.

«Mais, je pense que, dans l’ensemble, on peut toujours dire que l’économie semble s’être bien comportée au cours de la première moitié de l’année.»

Dans l’ensemble, les données ont montré un redresseme­nt solide pour une économie sortant de sa plus faible croissance pour deux trimestres consécutif­s depuis 2015. Elles ont également marqué le rythme de croissance le plus rapide enregistré par l’économie canadienne depuis la lecture de 4,4% du deuxième trimestre de 2017.

Les exportatio­ns de produits énergétiqu­es ont augmenté de 5,9% après avoir diminué de 3,0% au premier trimestre. De leur côté, celles de produits agricoles et de la pêche ont avancé de 15,2%, après s’être contractée­s de 8,4% et celles des minéraux non métallique­s ont connu leur meilleur trimestre en près de trois ans, avec une hausse de 19%.

La progressio­n du PIB a aussi été appuyée par une baisse de 1% des volumes d’importatio­ns, comparativ­ement à une augmentati­on de 2,1% au deuxième trimestre.

Les prévisions indiquaien­t un rebond plus modeste après une brusque décélérati­on de l’économie hivernale causée en grande partie par une forte baisse des prix du pétrole.

Les experts s’attendaien­t à un modeste rebond pour le Canada après la faible croissance du premier trimestre — qui a été révisée à la hausse à 0,5%. Ce ralentisse­ment avait été attribué en grande partie à une forte baisse des cours du pétrole brut.

Les économiste­s misaient sur une croissance annualisée de 3% pour le deuxième trimestre, selon les prévisions recueillie­s par la firme de données financière­s Refinitiv.

Plus tôt cet été, la Banque du Canada avait prédit que le redresseme­nt du deuxième trimestre se traduirait par une croissance de 2,3%.

À l’extérieur du Canada, il y a de plus en plus de preuves d’un ralentisse­ment de la croissance mondiale, principale­ment en raison de l’intensific­ation de la guerre commercial­e entre les États-Unis et la Chine. La banque centrale sera contrainte de prendre en compte les préoccupat­ions liées au commerce mercredi prochain, lors de sa nouvelle annonce sur les taux d’intérêt.

«Pour la (Banque du Canada), l’énorme trimestre est bien au-dessus de ses prévisions, mais les risques pour les perspectiv­es restent négatifs», a écrit Benjamin Reitzes, de BMO Marchés des capitaux, dans un rapport. ■

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