Un impact à long terme?
Pendant longtemps, la ville de Moncton ne comptait à peu près pas de galeries d’art autre que les centres d’exposition institutionnels comme la Galerie Sans Nom et la Galerie d’art Louise-et-Reuben-Cohen. À l’exception des encans ou des studios des artistes, les amateurs d’art contemporain n’avaient pas beaucoup d’endroits où se procurer des oeuvres. Dans d’autres villes des Provinces maritimes, comme à Saint-Jean, à Fredericton et à Halifax, cette culture de galerie est déjà bien implantée. À Moncton, il y a eu quelques tentatives, mais après quelques mois ou tout au plus une année, les galeries ont dû fermer leurs portes. Certains artistes acadiens se sont donc tournés vers des galeries de l’extérieur de la région pour être représentés.
«Je pense, entre autres, à Yvon Gallant. Il n’y avait aucun moyen par exemple d’acheter ses tableaux. Il fallait passer par lui. Souvent, il y a des gens qui voulaient négocier des prix et ce n’est pas facile parce que l’artiste est toujours dans une position d’insécurité tandis qu’avec un galeriste, il peut parler avec quelqu’un en qui il a confiance», a indiqué l’artiste multidisciplinaire Herménégilde Chiasson. Celui-ci salue ce nouveau phénomène des galeries à Moncton. Or pour avoir un réel impact, elles devront durer dans le temps.
«Je pense qu’il faut avoir soit les moyens ou le courage. Il faut au moins tenir le coup pour trois ans, je dirais, afin d’imposer un lieu, une démarche, un certain nombre d’artistes et des stratégies.»
En comptant les trois nouvelles galeries privées et les centres institutionnels, le Grand Moncton regroupe au moins 12 galeries d’art. SM