Une enseignante de Caraquet honorée pour ses efforts environnementaux
Pendant longtemps, Rachel Robichaud a été considérée comme la prof weird de la polyvalente Louis-Mailloux de Caraquet, mais ça ne la dérangeait pas vraiment. Dès qu’il était question d’environnement et de comportement vert, elle n’était jamais bien loin. Il ne serait pas tout à fait étonnant de découvrir que du sang vert coule dans ses veines.
«Je ne suis pas la plus verte, mais je pense toujours vert», se défend-elle joyeusement.
Maintenant que les jeunes ont un comportement plus responsable, elle se sent vraiment dans son élément dans sa classe des compétences essentielles qui ne ressemble à aucune autre classe, avec ses divans, ses ordinateurs et ses projets qui, il n’y a pas si longtemps, auraient été jugés bien farfelus...
L’enseignante âgée de 39 ans fait ça par passion. Depuis qu’elle se souvient, sa famille a toujours cherché à valoriser des actions écologiques. Avec le temps, elle a appris le nom de tous les oiseaux et tous les insectes à force de les observer. C’était naturel chez elle.
Son porteclé est un longicorne emprisonné dans une bulle de verre. Ça vous donne une idée…
«Ça fait partie de ma vie, de moi. Tout le monde me connaît comme Rachel l’écologiste», raconte celle qui a travaillé pendant six étés à l’Éco-Parc de Lamèque en tant qu’interprète, qui a obtenu un baccalauréat en biologie et qui s’est intéressée à la faune et à la flore à l’université.
Elle est membre du comité vert de la polyvalente, du Club des naturalistes de la Péninsule acadienne et elle a été la muse du projet de nettoyants écologiques CitroNet que ses élèves ont réalisé l’an dernier.
Tout ça mis ensemble - et grâce à l’aide de son amie et collègue Liette Thériault, qui l’a inscrite à son insu, a fait en sorte qu’elle vient d’obtenir le prix du leadership écologique 2019 du
Conseil de conservation du NouveauBrunswick.
Rachel Robichaud ira chercher cet honneur à la soirée Éco-Héros lors du gala du 50e anniversaire de l’organisation provinciale, le 12 octobre, à Fredericton.
«Je ne savais même pas que Liette avait fait ça, assure la lauréate. Quand j’ai reçu la note, je me demandais bien ce que c’était. Je ne fais pas ça pour des prix; c’est par passion. Je la partage avec mes élèves. Le fait que mes actions soient ainsi reconnues confirme que je ne suis pas seule. Ça vise à reconnaître aussi toutes les personnes qui posent un geste vert, aussi minime soit-il.»
«PLEINS D’INGRÉDIENTS BIZARRES»
Le projet CitroNet n’est que le prolongement à plus grande échelle de ce que pratique Rachel à la maison. Vinaigre et soda sont ses uniques ingrédients de nettoyage depuis des années, admet-elle. Une bonne idée, puisque l’initiative a reçu le prix de l’innovation du ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance en 2019.
«Les élèves ont vu ça et ils y ont cru. Au départ, ils ont lu les étiquettes des produits domestiques que l’on utilise normalement et ils ont trouvé pleins d’ingrédients bizarres. Aujourd’hui, les jeunes ont grandi avec la conscience de l’environnement. Ce projet a donc été une belle source de motivation académique pour eux», explique Rachel Robichaud.
À l’aube de la rentrée scolaire 20192020, un autre projet écologique commence à germer. Le but est de récupérer tout le papier qui se dirigerait habituellement vers les poubelles dans l’école secondaire de Caraquet et le transformer en blocs d’allumage de feu. La classe de soudure de la PLM a notamment construit un presse-papier exprès pour ça.
«Dès le premier jour de classes, mes élèves savent déjà que l’environnement est important», stipule l’enseignante en affichant un large sourire.
Ses collègues enseignants n’en ont donc pas fini avec Rachel l’écologiste. Ni ses élèves! ■