ROBERT GAUVIN: «TOUT EST SUR LA TABLE»
À l’image de son chef Blaine Higgs, le vice-premier ministre Robert Gauvin s’emploie à préparer le terrain à certaines mesures impopulaires, expliquant que son gouvernement n’a pas d’autre choix que de se serrer la ceinture.
Devant les membres du Conseil économique du Nouveau-Brunswick, le seul député francophone du cabinet a présenté vendredi la feuille de route de son équipe.
«Trop longtemps on a dépensé de l’argent pour garder en vie des choses qui n’en valent pas la peine», a-t-il lancé d’entrée de jeu.
Comme Blaine Higgs avant lui, le ministre est resté vague concernant la teneur des mesures qui pointent à l’horizon. Robert Gauvin promet que les «services essentiels» seront assurés, sans préciser ce que cela englobe.
Donnant un premier indice de compressions à venir, M. Gauvin souligne que la province compte en moyenne plus de lits d’hôpitaux que dans le reste du pays.
«Environ 30% des lits sont occupés par des aînés qui attendent une place dans un foyer de soins. Nos aînés méritent mieux qu’un corridor d’hôpital!»
Il assure en revanche qu’aucune école et qu’aucun hôpital n’est menacé de fermeture. Pour connaître davantage les plans du gouvernement, il faudra faire preuve de patience.
«Certains services ne marchent pas. Nous sommes dans une période d’évaluation et les détails suivront dans les mois à venir», mentionne le politicien.
«Pour le moment, il n’y a rien qui ne soit pas sur la table.»
Tout au long de son intervention, Robert Gauvin a multiplié les comparaisons entre le fonctionnement d’un gouvernement et celui d’une entreprise. «Est-ce que l’argent qu’on donne rapporte des résultats?», questionne-t-il.
L’ancien comédien a taclé au passage le bilan des gouvernements précédents, responsables à ses yeux d’une dette nette historique de 14 milliards de dollars.
«Au lieu de nous attaquer aux enjeux, nous avons fait des dépenses excessives qui n’ont fait qu’aggraver les problèmes. Il est temps d’accepter le fait que nous ne disposons pas d’un approvisionnement infini en fonds à dépenser», dit-il. «À long terme, nous ne pourrons pas continuer à offrir des services essentiels si nous ne remettons pas de l’ordre dans nos finances.»
Dans le domaine de l’éducation, un sommet organisé le mois prochain sera l’occasion d’un grand brassage d’idées sur le futur de l’école, explique Robert Gauvin. Le ministre dit notamment vouloir «s’assurer que chaque enfant qui obtient son diplôme dans notre province bilingue puisse converser en français et en anglais».
Pour les entreprises, il répète que son gouvernement s’attaquera à «réduire le temps et les coûts que les entreprises consacrent aux formalités administratives et diminuer le fardeau réglementaire».
Robert Gauvin assure également que la crise démographique de la province est prise Robert Gauvin martèle que son gouvernement est prêt à faire des choix difficiles, quitte à perdre en popularité. Acadie Nouvelle: Simon Delattre au sérieux à Fredericton.
«Le problème du Nouveau-Brunswick ce n’est pas un manque d’emploi, c’est le manque de personnes pour occuper ces emplois», plaide-t-il, rappelant la nécessité d’encourager l’immigration.
Mais dans ce domaine comme d’en d’autres, les décisions n’ont pas encore été prises. «Tout de suite, on est dans la période de discussion. Rien n’est coulé dans le ciment.» ■