Grève à la fonderie de Belledune: les discussions reprendront… en Colombie
Les dirigeants du siège social de Glencore, propriétaire de la Fonderie de Belledune, et trois représentants des syndiqués en grève se rencontreront en Colombie, où se tient une réunion des géants de l’industrie.
Pour les 281 travailleurs syndiqués de la Fonderie Brunswick à Belledune, ce sera une occasion importante de se faire entendre.
Cinq mois après le début du conflit de travail, les syndiqués et la multinationale Glencore sont toujours à couteaux tirés.
Bart Dempsey, président de la section locale, indique que les travailleurs ont refusé, vendredi dernier, de se prononcer sur la dernière offre de la compagnie.
«C’était évident qu’ils ne voulaient pas voter sur la même chose une troisième fois», a-t-il expliqué en entrevue.
Le principal point en litige demeure la représentation syndicale. La partie patronale veut, entre autres, rétrograder les postes à temps plein du comité de santé-sécurité à des postes à temps partiel.
«Glencore a toujours priorisé les profits au détriment de la santé et la sécurité des travailleurs dans ses opérations à travers le monde», a affirmé Marty Warren, directeur du Syndicat pour le Canada atlantique et l’Ontario dans un communiqué de presse.
M. Dempsey est du même avis. Il refuse «d’abandonner» les postes de santé-sécurité car, selon lui, la compagnie n’est pas apte à protéger elle-même ses employés.
«Il y a récemment eu un grave accident de travail à la fonderie qui aurait pu faire un mort», a-t-il ajouté.
La manière dont cet incident a été géré a soulevé encore plus de préoccupations, selon le président. Il reste ferme sur sa position: aucune concession ne sera faite quant à la protection des syndiqués.
FAIRE PRESSION À L’ÉCHELLE INTERNATIONALE
La délégation des Métallos profitera aussi de son passage en Colombie pour renforcer la solidarité internationale avec les autres travailleurs Glencore sur place. Plus d’une dizaine de pays devraient participer à ces réunions.
«Lorsque nos membres ont assisté à la réunion des actionnaires de Glencore en mai 2018 en Suisse, les représentants de la compagnie ont affirmé être en faveur de relations de travail progressistes et d’un lieu de travail dans les fonderies», a signalé Marty Warren dans un communiqué.
«Par contre, les dirigeants de Glencore n’ont toujours pas passé de la parole aux actes à la table de négociation...»
Rick Richard, représentant syndical, avait assisté à cette première rencontre en Europe.
«Ils ont écouté nos préoccupations, mais ils n’ont pas fourni de réponse satisfaisante», dit-il.
Maintenant, M. Richard voudrait surtout savoir pourquoi, après 29 ans de collaboration sans dispute, la sécurité des syndiqués «est attaquée».
Il est à noter que les deux parties ne s’entendent toujours pas sur l’origine du conflit. Le syndicat dénonce un lock-out, puisque ses employés ont été renvoyés le matin du 24 avril, soit quelques heures avant le déclenchement prévu de la grève.
La partie patronale avait expliqué plus tôt au printemps que les syndiqués avaient été payés pour ce quart de travail, et qu’il n’était donc pas question d’un lock-out, mais bien d’une grève.
Les employés du local 7085 avaient voté à 96% en faveur de la grève. ■