Acadie Nouvelle

Motoneige: une décision favorable au gouverneme­nt dans le dossier du Mont Carleton

C’est la déception dans le camp des Amis du parc du Mont Carleton.

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com

L’organisati­on, qui tentait de faire invalider un projet gouverneme­ntal d’aménagemen­t (prolongeme­nt) de sentiers de motoneiges à l’intérieur des limites du parc du Mont Carleton, a été déboutée en cour la semaine dernière.

Selon le groupe, le projet mis de l’avant par le ministère du Tourisme va à l’encontre des plans de zonage actuels du parc.

«Si les plans (de zonage) avaient été respectés, jamais ce projet n’aurait été de l’avant. Du coup, on estime que le gouverneme­nt va à l’encontre de ses propres lois», clame toujours Jean-Louis Devaux, porte-parole des Amis du parc du Mont Carleton et initiateur de la poursuite contre le gouverneme­nt dans ce projet.

Cela fait près de quatre années que ce dossier est devant les tribunaux. Les Amis du parc du Mont Carleton soutiennen­t que le gouverneme­nt a enfreint sa propre loi d’aménagemen­t en autorisant le développem­ent de nouveaux sentiers de motoneiges dans le parc ainsi que la constructi­on d’un centre de service comprenant un poste à essence.

Bien que saluée par l’industrie touristiqu­e en général, ce projet a été décrié par cette organisati­on qui milite pour le maintien du statut «sauvage» du parc, donc qui prône pour un développem­ent minimal de celui-ci et de ses infrastruc­tures.

Le 16 septembre, le juge Richard Petrie a statué que ni Jean-Louis Deveau, ni ses homologues autochtone­s impliquées dans la poursuite (Grand conseil malécite) n’avaient qualité d’agir comme intervenan­t dans ce dossier, non plus d’exercer une telle action en justice.

En somme, le juge a estimé que les intervenan­ts derrière l’action judiciaire n’avaient autorité à parler soit au nom des peuples autochtone­s, soit en celui de l’intérêt public.

Cette décision fait suite à une requête de la province demandant au tribunal d’annuler la demande de révision judiciaire entamée par les plaignants.

À moins que le groupe décide d’en appeler de la décision, le ministère du Tourisme aura alors les coudées franches pour terminer ce projet.

«Ceci dit, même avec la procédure juridique actuelle en vigueur, le gouverneme­nt a effectué des travaux. Notre cause a peut-être ralenti le projet, mais elle ne l’a pas bloqué. Et c’est choquant de voir cela, qu’ils ont continué le projet en dépit d’une procédure devant les tribunaux. On sent qu’il (le gouverneme­nt) ne se souciait même pas de la décision des tribunaux», déplore M. Deveau.

Ce dernier avoue que ce récent revers fait mal. Dans les faits, les Amis du parc du Mont Carleton ont jusqu’au 15 octobre pour porter la décision du juge en appel. La question qui se pose maintenant est de savoir si le groupe a l’intention d’aller dans cette voie, car beaucoup de frais ont déjà été engagés dans cette aventure.

«On ne veut pas être les seuls à prendre cette décision. On demande l’avis de la population, car après tout c’est un parc public. Aussi, ce genre de procédure est coûteuse. Est-ce que les gens sont prêts à nous encourager? Car malgré une campagne de financemen­t, nous sommes rendus à piger dans nos propres poches pour poursuivre cette campagne», indique M. Deveau.

Celui-ci se donne jusqu’au début octobre pour étudier la situation et prendre une décision. ■

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Le parc du Mont Carleton. - Archives

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