Foyers de soins: Higgs veut forcer les syndiqués à voter
Le gouvernement de Blaine Higgs à l’intention de forcer un vote des travailleurs sur son offre finale pour mettre un terme au conflit dans les foyers de soins.
Le scrutin qui sera administré par la Commission du travail et de l’emploi pourrait se dérouler au cours des deux prochains mois, selon le premier ministre.
«Nous commençons à entendre directement les membres du personnel qui sont frustrés et souhaitent passer à autre chose», at-il déclaré en conférence de presse, vendredi.
Le gouvernement a présenté au syndicat jeudi soir une offre «bonifiée» qu’il a qualifiée de finale, ce qui lui permet selon la Loi sur les relations industrielles d’exiger un vote des syndiqués.
Cette offre est largement insuffisante, d’après le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Fredericton propose aux travailleurs une hausse salariale de 5,5% sur 4 ans ainsi que des primes plus généreuses pour ceux qui travaillent les soirs et les weekends.
En échange, la province souhaite réduire de deux jours le nombre de congés de maladie auquel ont droit les syndiqués.
«Ils demandent aux employés de payer pour leur propre augmentation salariale», a illustré le vice-président du syndicat, Roland Cormier.
«Nous sommes très confiants que l’offre va être rejetée.»
M. Higgs a déjà pointé du doigt le taux élevé d’absentéisme dans les foyers en suggérant que certains employés utilisent leurs congés de maladie comme des jours de vacances.
Les travailleurs affirment plutôt être exténués en raison de leur charge de travail et du manque de personnel.
Les syndiqués qui sont sans contrat de travail depuis près de 3 ans réclament une hausse salariale de 12% sur quatre ans, ainsi qu’une prime pour le recrutement et la rétention du personnel.
Le manque d’employé dans les foyers de soins a atteint le stade de l’épidémie, selon le coordonnateur du SCFP, Patrick Roy.
«À peu près tous les établissements manquent de personnel pour chaque quart de travail.»
Afin d’obtenir gain de cause, le syndicat promet de faire campagne contre le Parti progressiste-conservateur lorsqu’une élection partielle sera déclenchée dans la circonscription de Sainte-Croix pour remplacer le ministre Greg Thompson qui est décédé récemment.
«Nous serons là pour demander son avis au candidat progressiste-conservateur au sujet des travailleurs des quatre foyers de soins dans la circonscription», a prévenu Roland Cormier.
Une défaite dans cette circonscription pourrait suffire à faire tomber le gouvernement minoritaire de M. Higgs, a-t-il précisé.
Blaine Higgs a indiqué vendredi qu’il n’avait toujours pas décidé de la date des élections partielles dans Sainte-Croix et Baie-deShediac-Dieppe qui sera bientôt laissée vacante par l’ancien premier ministre Brian Gallant.
La Commission du travail et de l’emploi n’était pas en mesure d’en dire davantage, vendredi, au sujet du déroulement du vote sur la dernière offre du gouvernement.
M. Higgs n’a pas voulu spéculer sur ce qu’il adviendrait si une majorité de syndiqués rejetaient son offre.
Une décision du tribunal empêche les travailleurs de faire la grève pour le moment même si environ 95% d’entre eux ont voté pour un arrêt de travail en mars.
La Cour d’appel du Nouveau-Brunswick entendra les arguments du gouvernement et du syndicat le 29 octobre au sujet de la constitutionnalité de la loi qui oblige les travailleurs des foyers de soins à assurer les services essentiels en cas de conflit de travail.
La Cour du banc de la Reine a donné raison aux syndiqués en juillet en déclarant inconstitutionnelles certaines parties de la Loi sur les services essentiels dans les foyers de soins.
La juge Tracey DeWare a donné jusqu’en janvier au gouvernement pour modifier sa loi.
Fredericton fait appel de ce jugement. ■