J’AI VU POUR VOUS
Unbelievable (Netflix) - Depuis la naissance du mouvement #Metoo, les témoignages de femmes victimes d’agression sexuelle qui n’ont pas été prises au sérieux par la police se multiplient. La brillante série Unbelievable - qui s’inspire de faits réels - arrive donc à point. On y raconte l’histoire de Marie Adler (Kaitlyn Dever), une adolescente de l’État de Washington au passé trouble qui a été violée, mais qui est finalement revenue sur sa déclaration quand les enquêteurs affectés au dossier ont refusé de la croire. Pendant ce temps, le même homme multipliait les agressions violentes dans un autre État. Il aura fallu le travail infatigable de deux enquêteuses (Toni Collette et Merritt Wever) pour coincer le violeur en série et ainsi prouver que Marie avait bel et bien été violée. Cette série, malgré sa très grande qualité, est difficile à regarder. On y est mis dans la peau des victimes et on ne peut que constater à quel point le système judiciaire, policier et médico-légal manque totalement d’humanité. Ce qui retient toutefois l’attention, c’est le jeu du trio de tête. Dever brille dans le rôle de la jeune femme dont la vie s’écroule. Collette et Wever, de leur côté, front preuve d’une complicité rarement vue à la télé. Le talent de la première est bien connu, mais le jeu de la seconde a été pour moi une véritable révélation. Une nomination aux Golden Globes n’est pas exclue dans leur cas. Une série percutante et nécessaire. (4,5/5)
The Sinner - Saison 2 (Netflix) - J’avais adoré la première saison (qui mettait en vedette Jessica Biel) et j’avais de grandes attentes pour la seconde. On y suit le détective Harry Ambrose (Bill Pullman, photo), qui tente de comprendre ce qui a pu pousser un enfant âgé de 13 ans à tuer deux adultes. L’enquête d’Ambrose le mène sur les traces d’une espèce de secte qui en mène très large. J’ai beaucoup aimé les quatre premiers épisodes. Le mystère y est bien ficelé et l’ambiance ressemble beaucoup à celle de la première saison. Ça se gâte un peu par la suite, alors que la banalité s’installe et que le dénouement manque énormément de piquant. Heureusement, Bill Pullman est excellent. Tout aussi torturé que dans la première saison, le vétéran comédien offre une des meilleures performances de sa longue carrière. (3,5/5)
The I-Land (Netflix) - Cette série du nouveau venu Anthony Salter est une des émissions les plus inconstantes qu’il m’ait été donné de voir au cours des dernières années. Certains épisodes sont excellents alors que d’autres sont profondément ennuyants. Dans un concept qui n’est pas sans rappeler celui de Lost ou de Survivor, dix jeunes gens (dont Natalie Martinez et Kate Bosworth) se réveillent sur une île, sans souvenir, incapable de comprendre comment ils ont pu aboutir là. Alors que les rescapés tentent de s’organiser, des alliances se créent, des conflits surgissent et les morts s’accumulent... On apprend dès le troisième épisode pourquoi ces gens ont abouti sur l’ île et cette explication manque un peu d’imagination et de raffinement. Je m’en voudrais de vendre la mèche, mais disons simplement que les épisodes qui se déroulent sur l’île sont de beaucoup supérieurs à ceux qui se déroulent... ailleurs (sauf pour la performance hilarante de Bruce McGill) . The I-Land tombe même dans la critique sociale et politique lors du dernier épisode. Mais encore là, ça manque beaucoup de finesse. (3/5)