L’Acadie des provinces de l’Atlantique renoue ses liens avec les Îles-de-la-Madeleine
La Société nationale de l’Acadie (SNA) revient tout juste d’une mission aux Îles-de-la-Madeleine qui s’est déroulée les 18 et 19 septembre. Louise Imbeault, présidente de la SNA, affirme que les provinces de l’Atlantique ont de multiples possibilités d’échanges à réaliser avec les Îles, tant sur le plan éducatif, culturel qu’économique.
L’organisme de défense des Acadiens a voulu trouver des moyens d’inclure davantage les Madelinots au sein de ses activités.
Les habitants des Îles sont membres de la SNA depuis longtemps par un organisme nommé la Corporation-Des-Acadiens des Îles de la Madeleine.
Mme Imbeault a d’ailleurs qualifié les Îlesde-la-Madeleine comme un territoire important de l’Acadie.
«Les gens des îles se définissent fièrement comme Acadiens et Acadiennes», se réjouitelle.
Les Madelinots ont non seulement une forte appartenance à l’Acadie, mais ils ne sont pas si loin, selon Mme Imbeault.
«L’accès aux Îles passe par nous, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-PrinceÉdouard. De ce point de vue là et bien, on est proche.»
En revanche, au cours des dernières années, la SNA n’avait pas fait de visite aux Îles.
«On les avait un peu négligés. Nous y sommes donc allés afin d’essayer de refaire des liens et d’en construire des nouveaux.»
Le groupe de défense des Acadiens a rencontré pas moins de neuf associations des Îles. Celles-ci incluent la municipalité, l’administration du Cégep des Îles, le groupe Carrefour jeunesse, la société de développement économique régionale et les bureaux du tourisme.
«C’est plusieurs secteurs qui sont d’intérêt pour les liens entre l’Acadie des provinces atlantiques et l’Acadie québécoise des Îles de la Madeleine.»
La SNA est d’avis que ces liens sont bien ancrés entre les deux communautés, notamment sur le plan culturel et linguistique.
«Mais on sait qu’il pourrait y en avoir sur le plan économique et sur le plan éducatif», ajoute-t-elle.
Il existe cependant des ponts naturels qui se sont créés au fil du temps. Mme Imbeault indique que de nombreux jeunes des Îles-de-la-Madeleine sont venus étudier à l’Université de Moncton.
Durant la visite, l’idée a été soulevée de favoriser les échanges étudiants entre les deux territoires, et ce, tant au niveau primaire que secondaire. Deux programmes sont d’ailleurs en place: le Festival jeunesse de l’Acadie et le Parlement jeunesse de l’Acadie.
La commission Québec-Acadie a permis à une délégation des Îles de la Madeleine de participer au Festival jeunesse de l’Acadie 2018, à Rollo Bay à l’Île-du-Prince-Édouard.
Par la suite, une délégation de jeunes Acadiens des provinces de l’Atlantique a pris la mer et s’est rendue aux Îles-de-la-Madeleine. Ils ont participé à La Mouvée 2019. L’événement a pour but d’offrir un espace de réflexion sur les besoins et les aspirations de la jeunesse.
Les jeunes Madelinots ont aussi visité le sud-est de la province lors du Congrès mondial acadien 2019.
Mme Imbeault souligne que le Cégep des Îles pourrait aussi réaliser des échanges avec les collègues communautaires du NouveauBrunswick.
Quant aux défis économiques vécus par les provinces de l’Atlantique et les Îles-de-laMadeleine, le principal enjeu demeure le même: trouver de la main-d’oeuvre.
«La recherche de main-d’oeuvre de langue française est un secteur qui intéresse tout le monde alors il pourrait y avoir des activités sur ce chapitre-là». lance-t-elle.
Si la mission de la SNA était de nature exploratoire, les résultats vont vers la bonne direction, selon Mme Imbeault.
«C’est une richesse de voir qu’on peut travailler et échanger avec des gens qui sont majoritaires et qui ne craignent pas d’affirmer leur identité acadienne», conclut-elle. ■