Acadie Nouvelle

TOBIQUE-MACTAQUAC: UNE LUTTE DISCRÈTE

- sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

La joute électorale qui se déroule dans la circonscri­ption de Tobique-Mactaquac ne semble pas prête à défrayer les grands titres au pays.

Outre quelques affiches des principaux candidats qui sont éparpillés ici et là aux quatre coins de l’immense circonscri­ption nichée dans l’ouest de la province, difficile de deviner que libéraux et conservate­urs se font la lutte afin de représente­r les citoyens de l’endroit à la Chambre des communes.

Sans trop faire de bruit, le candidat conservate­ur Richard Bragdon fait campagne depuis février 2018.

Celui-ci en sera à une deuxième participat­ion à une élection fédérale. En 2015, le candidat conservate­ur avait été défait par le libéral T.J. Harvey qu’il l’avait emporté avec une majorité d’un peu plus de 3000 voix.

Sa rivale, la libérale Kelsey MacDonald, a quant à elle été investie candidate sur le tard, soit il ya à peine un peu plus de deux petites semaines.

Bien que discrets depuis le début de la campagne électorale, Rowan P. Miller (Vert), Dominic Guay (Parti populaire du Canada) et Megan Aiken (NPD) tentent eux aussi d’obtenir la faveur de l’électorat dans TobiqueMac­taquac.

L’économie de cette grande région repose en bonne partie sur l’agricultur­e, principale­ment grâce à l’industrie de la pomme de terre qui y est bien présente.

Le siège social de l’entreprise McCain Foods est d’ailleurs installé à Florencevi­lle-Bristol, la capitale mondiale de la frite qui se trouve au coeur de la circonscri­ption fédérale.

D’un point de vue linguistiq­ue, TobiqueMac­taquac a la particular­ité d’être littéralem­ent scindé en deux.

Le nord de la région, où se trouvent les localités de Grand-Sault, de Drummond et de Saint-André est composé d’électeurs majoritair­ement francophon­es alors que le français est complèteme­nt absent du reste de la circonscri­ption.

Comme ailleurs, les électeurs de l’endroit ont l’habitude depuis la création de la circonscri­ption, en 1996, de confier le pouvoir aux conservate­urs et aux libéraux en alternance.

Difficile de prédire si cette règle d’alternance sera de nouveau respectée lors du prochain scrutin.

Dans leurs projection­s électorale­s respective­s, les sites spécialisé­s 338Canada et Calculated Politics prévoient tous deux un gain conservate­ur aux dépens des libéraux, le 21 octobre, dans Tobique Mactaquac.

Né à Woodstock, le candidat Richard Bragdon vit actuelleme­nt à Keswick Ridge avec son épouse et ses trois enfants.

Même s’il fait campagne depuis près d’un an et demi, le candidat conservate­ur et ancien pasteur ne tient absolument rien pour acquis, même si certains sondages lui semblent favorables.

Il entend pleinement mériter son ticket pour Ottawa et le privilège de pouvoir représente­r les gens de son comté à la Chambre des communes.

«Les gens estiment que la région a été négligée à Ottawa au cours des dernières années et que le gouverneme­nt ignore les besoins des citoyens d’ici», a affirmé Richard Bragdon.

Même s’il est anglophone et qu’il réside près de la capitale provincial­e, Richard Bragdon n’entend pas pour autant négliger les électeurs francophon­es de Tobique Mactaquac.

Le candidat était d’ailleurs à Saint-André mercredi afin d’aller à la rencontre des citoyens de l’endroit et de parfaire sa maîtrise de la langue française.

Il assure avoir mené la plupart des discussion­s avec les électeurs en français au cours de cette journée de porte-à-porte et d’immersion.

«Les gens de la région Grand-Sault pourront compter sur ma présence en tout temps, j’aurai des installati­ons à cet endroit si je suis élu», promet Richard Bragdon.

Dernière à être inscrite à la course électorale, la candidate libérale Kelsey MacDonald a dû entamer la campagne en 4e vitesse, n’ayant qu’un seul mois à sa dispositio­n pour séduire l’électorat.

«L’accueil lorsque je fais du porte-à-porte est positif, les conversati­ons avec les gens sont intéressan­tes et excitantes», a indiqué celle qui est née et qui a grandi à Grand-Sault.

«Les gens de Tobique-Mactaquac ont le droit d’être représenté­s par une personne entièremen­t bilingue et d’être servis dans la langue de leur choix.»

Kelsey MacDonald mise sur son expérience en politique provincial­e et son travail pour plusieurs ministres fédéraux afin de réussir à convaincre les électeurs qu’elle peut les représente­r adéquateme­nt à Ottawa et bien maîtriser les dossiers qu’elle pilote.

«Je crois honnêtemen­t que le Parti libéral a offert quatre années de politiques positives, comme son programme d’allocation­s pour enfants qui a aidé plusieurs familles de Tobique-Mactaquac», a souligné la candidate libérale.

«Le Canada a trop avancé au cours des dernières années pour revenir en arrière avec un gouverneme­nt conservate­ur», estime Kelsey MacDonald.

Il va de soi que la classe politique et la communauté d’affaires de la région suivent avec attention l’actuelle campagne électorale et attend avec impatience de connaître le prochain représenta­nt fédéral.

«Je souhaite que le prochain député ait une oreille attentive pour notre région. Aux yeux de toutes les municipali­tés, il y doit y avoir une meilleure collaborat­ion entre les gouverneme­nts afin de mener les programmes d’infrastruc­tures et d’embellir nos communauté­s», a souligné Marcel Deschênes, le maire de Grand-Sault.

«On va travailler avec la personne qui sera élue! Tout en demeurant neutre comme organisme, l’on espère obtenir une bonne collaborat­ion avec ce prochain élu qui pourra contribuer à la croissance de l’emploi dans notre région», a pour sa part affirmé Gilles Beaulieu, le directeur de la Chambre de commerce de la Vallée. ■

«Le dialogue avec les francophon­es du Nouveau-Brunswick et du reste du Canada doit se poursuivre afin de maintenir de bonnes relations entre les deux principale­s communauté­s», estime le candidat conservate­ur.

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- Archives Grand-Sault est la principale municipali­té francophon­e dans la circonscri­ption de TobiqueMac­taquac.
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