Éliminer les niveaux scolaires: «Nous n’avons pas été consultés»
Douze jours pour lire, analyser et soumettre ses inquiétudes par rapport au livre vert de Dominic Cardy, ministre de l’Éducation et du Développement à la petite enfance. «Ce n’est pas assez», selon Gérald Arseneault, président de l’association des enseignants et enseignantes francophones du NouveauBrunswick.
Jeudi matin à Fredericton, M. Cardy a dévoilé le contenu de son plan, qui décrit sa vision du futur système d’éducation néo-brunswickois. Le document de 25 pages contient des propositions du gouvernement afin d’offrir «une éducation de première classe» aux étudiants.
L’un des éléments les plus controversés concerne la volonté du gouvernement d’éliminer progressivement les niveaux scolaires de la maternelle à la 2e année pour les remplacer par des regroupements d’élèves d’âge mixte.
Les changements commenceront dès septembre 2020 dans les établissements qui se porteront volontaires. Fredericton souhaite que l’ensemble des écoles primaires adopte ce modèle d’ici cinq ans.
À long terme, le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Dominic Cardy, aimerait éliminer tous les niveaux scolaires.
«Nous n’avons pas été consultés pour ce livre vert», a affirmé le président de l’association des enseignants et enseignantes francophones du Nouveau-Brunswick (AEFNB). Notamment, l’idée d’abandonner les niveaux scolaires et de regrouper les élèves de la maternelle à la 2e année fonction de leurs compétences soulève une foule de préoccupations chez le président.
Ce dernier aurait souhaité se pencher sur l’affaire avant qu’elle soit présentée publiquement.
«Les discussions de cadre de portes et de corridors ne sont pas des consultations», avait-il dénoncé lors d’une entrevue téléphonique.
«Quand tu parles de faire des changements de cette envergure, tu dois t’asseoir autour d’une table et discuter avec les premiers acteurs, les enseignants du NouveauBrunswick.»
M. Cardy, pour sa part, affirme avoir échangé à plusieurs reprises avec les enseignants de la province et leurs deux syndicats.
«Nous avons commencé les discussions au mois de janvier, ce fut un assez long processus», a-t-il souligné.
Par contre, il confirme qu’il n’a pas eu la chance de partager le document final avec l’AEFNB. «Si j’avais pu, je l’aurais fait», a-t-il exprimé. M. Cardy aurait simplement mal estimé le temps nécessaire pour compléter le projet. Le gouvernement provincial a invité la population à partager, par courriel, ses remarques sur le livre vert.
«Est-ce qu’on va appeler ceci une consultation?», s’est interrogé M. Arseneault. «On ne sait même pas qui aura répondu au courriel et ce qu’ils auront dit.» - AR