SACS DE PLASTIQUE: L’OPPOSITON S’INTENSIFIE
L’idée d’interdire les sacs de plastique à usage unique fait son bout de chemin. L’Union des municipalités du NouveauBrunswick est la dernière à se montrer favorable à l’initiative.
Lors de la réunion annuelle de l’Union des municipalités du Nouveau-Brunswick (UMNB), en fin de semaine dernière, les représentants des 60 villes et villages ont adopté une résolution qui demande au gouvernement provincial d’interdire aux magasins de fournir des sacs en plastique non réutilisables.
Il s’agissait d’une initiative de la municipalité de Quispamsis, dans le sud de la province. Libby O’Hara, maire adjointe de Quispamsis, estime que le temps est venu pour que le gouvernement intervienne à ce sujet.
«On peut essayer de réduire notre impact sur l’environnement, mais si un seul village interdit les sacs en plastique, ça n’aura un impact que dans les limites de ce village.»
Elle estime qu’une interdiction provinciale aurait pour bienfaits d’éviter la confusion entre les villes et de responsabiliser davantage les acheteurs au lieu des magasins.
«Ça permettrait aussi au gouvernement de démontrer qu’il veut faire du changement dans notre petit monde», dit la conseillère.
«On devrait examiner la question à la grandeur de la province pour qu’on puisse tous changer notre impact sur l’environnement. Montrons qu’on s’en soucie», fait valoir Libby O’Hara.
Selon elle, tous les plastiques à usage unique - ustensiles, verres, pailles - devraient éventuellement passer sous la loupe du ministère de l’Environnement, mais elle estime qu’il faut commencer quelque part.
«Peut-être qu’il sera possible d’en faire plus lorsque les gens auront changé leur façon de penser envers les plastiques à usage unique.»
Roger Caissie, maire de Shediac, abonde dans le même sens.
«Je pense qu’à peu près tout le monde est du même avis: un sac de plastique, ça ne fait pas de bien à l’environnement. Je crois que nous sommes rendus au point où il faut songer à d’autres moyens», dit le maire au téléphone.
Une porte-parole du ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux, Anne Mooers, indique que l’idée est sur le radar du ministère.
«Le ministère prend la responsabilité de protéger l’environnement très au sérieux et nous pensons que la réduction des plastiques à usage unique doit faire partie du dialogue. Le ministère s’est associé au Conseil canadien des ministres de l’Environnement pour élaborer son plan visant l’atteinte de zéro déchet de plastique.»
Cependant, le gros de l’effort est déployé ailleurs qu’aux caisses d’épicerie.
«Nous visons une solution plus large qui aurait pour objectif de réduire la quantité de plastique dans nos décharges, le long des routes et dans les voies navigables. Nous avons commencé à engager un dialogue avec les parties prenantes afin de trouver le meilleur moyen de réduire notre utilisation de sacs en plastique et d’autres déchets destinés à l’élimination», peut-on lire dans une déclaration.
Quispamsis n’est pas la première municipalité à parler du dossier. Moncton a adopté un arrêté interdisant les sacs de plastique dans ses commerces en 2020, et Dieppe et Riverview emboîteront bientôt le pas.
Alcool NB a cessé de distribuer des sacs en plastique à ses clients, et les épiceries IGA, dont Sobeys, feront de même d’ici janvier.
Tout cela sans oublier l’Île-du-PrinceÉdouard, qui a interdit aux entreprises de distribuer des sacs en plastique en juillet.
La Nouvelle-Écosse, quant à elle, vise à l’adoption d’une loi similaire.
UNE MESURE POPULAIRE
Un sondage mené par la firme Narrative Research - anciennement Corporate Research Associates - démontre que les Canadiens appuient une interdiction des sacs à emplettes en plastique.
On y indique que 88% d’entre eux veulent interdire les sacs à emplettes. Neuf répondants sur dix veulent aussi éliminer la plupart des emballages en plastique et 88% veulent aussi interdire les pailles, les verres et les ustensiles en plastique.
Selon le même sondage, 61% des NéoBrunswickois n’utilisent pas - ou rarement de sacs en plastique pour leurs emplettes.
Ce sondage visait un échantillon de 1500 adultes du Canada atlantique du 31 juillet au 25 août, avec une marge d’erreur de plus ou moins 2.5%, 19 fois sur 20. ■