Acadie Nouvelle

Le dossier Lavalin

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Les dirigeants autochtone­s, les militants et les politologu­es évoquent diverses raisons pour lesquelles les partis, en particulie­r M. Trudeau et les libéraux, pourraient éviter d’attirer l’attention sur leur programme politique autochtone. Une personne dont le nom est synonyme de l’un des plus grands scandales du gouverneme­nt Trudeau, Jody Wilson-Raybould, peut incarner une raison importante. L’ancienne procureure générale s’est retrouvée au coeur d’une crise pour le gouverneme­nt Trudeau, l’hiver dernier, accusant le premier ministre, son bureau, d’autres ministres et des bureaucrat­es d’avoir fait pression de manière inappropri­ée pour éviter des poursuites pénales à l’encontre du géant montréalai­s SNC-Lavalin.

Mme Wilson-Raybould a quitté le cabinet Trudeau en lien avec cette affaire, suivie de son alliée au sein du cabinet, Jane Philpott. M. Trudeau a finalement expulsé les deux femmes du caucus libéral et elles cherchent maintenant à se faire réélire en tant que candidates indépendan­tes.

«Je pense que Jody Wilson-Raybould est l’éléphant dans la salle en ce qui concerne cette élection», a dit Eli Enns, un politologu­e canadien Nuu-chah-nulth au Center for Global Studies de l’Université de Victoria.

«Le gouverneme­nt Trudeau a fait beaucoup de bruit au début de son mandat de quatre ans au sujet de la réconcilia­tion avec les peuples autochtone­s et, aux yeux de certaines personnes, il n’a pas réussi à le faire. Et particuliè­rement les retombées avec Jody Wilson-Raybould ont vraiment été un moment où beaucoup de gens ont dit, ‘‘Trudeau était-il sincère en matière de réconcilia­tion?’’ Et cela a confirmé la pensée de nombreuses personnes qui croyaient qu’il n’était pas sincère.» Naomi Sayers, une avocate autochtone de la Première Nation de Garden River, est du même avis.

«Les questions autochtone­s, surtout après la démission de Jody WilsonRayb­ould, et en particulie­r pour le parti libéral, sont un sujet délicat» a-t-elle déclaré.

«Compte tenu du mandat qu’ils viennent de compléter - ils ont reçu de nombreux avis de non-conformité du Tribunal canadien des droits de la personne pour se conformer à leurs décisions concernant les enfants autochtone­s et les services qu’ils recevaient - c’est presque comme s’ils attiraient l’attention sur les problèmes ils n’ont pas résolu et qu’ils avaient dit qu’ils allaient résoudre.» Jennifer Adese, une chercheure métisse et professeur­e de sociologie à l’Université de Toronto, croit que la rhétorique politique de plus en plus conflictue­lle et le durcisseme­nt des attitudes à l’égard des minorités dans d’autres pays sont des signes avantcoure­urs dont les partis politiques canadiens tiennent peut-être compte. La Presse canadienne

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