Robertville: une intersection jugée très dangereuse
Si les petits de la garderie Mélie n’avaient pas alerté leur éducatrice, Angèle Kenny, qui sait si elle aurait su éviter la voiture qui se précipitait dans son dos? Ceci n’est pas le premier incident du genre à survenir au carrefour de Robertville. Robert Doucet, président du DSL, en a marre de retenir son souffle. Selon lui, il est plus que temps d’améliorer les mesures de sécurité dans ce secteur.
Quatre panneaux d’arrêts. Voilà ce que réclame M. Doucet à l’intersection de la route 322 et du chemin Robertville.
Dans la zone scolaire, où la limite est de 50 km/h, le passage à piéton partiellement effacé n’est pas suffisant, dénonce le président du DSL situé à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Bathurst.
«Avec l’école et les deux garderies, il y a beaucoup de circulation dans ce coin ici. Les automobilistes ne respectent pas toujours la limite de vitesse non plus.»
Selon M. Doucet, le gouvernement provincial aurait déjà refusé d’ajouter de nouveaux panneaux de signalisation.
Dans un courriel, le ministère des Transports et de l’Infrastructure a affirmé avoir évalué l’endroit à plusieurs reprises.
«Un examen technique a été réalisé sur la base des principes et des directives d’ingénierie de trafic récemment, en début d’année. À la lumière de l’information disponible, dont les statistiques sur les collisions, la distance de visibilité, les débits de circulation et d’autres données connexes, cet endroit ne se prête pas à un arrêt à quatre sens», a-t-il expliqué.
«Je comprends qu’il y a des normes, je n’ai pas de problèmes avec cela, avait répliqué M. Doucet. Mais il faut aussi savoir que nous sommes un cas particulier.»
La limite de vitesse, déjà plus élevée qu’à l’habitude (50 km/h, par rapport à 30 km/h dans les zones scolaires), le débit de circulation qu’engendrent les paroisses avoisinantes et le passage piéton qui n’est presque plus visible rendraient le secteur particulièrement dangereux, selon lui.
M. Doucet se bat depuis déjà six ans pour le sécuriser, mais il constate de plus en plus de préoccupations de la part des résidents.
Raymonde Roy, propriétaire de la garderie Mélie, et sa fille, Angèle Kenny, se sentent interpellées.
«Au début de l’année scolaire, quand j’ai vu un adolescent se faire presque fait frapper je me suis dit “ah non, on ne va pas commencer l’année de même encore”», a lancé Mme Roy.
L’adolescent âgé de 13 ans aurait, lui aussi, évité de justesse d’être happé par un camion en marchant à l’école un matin.
«J’ai peur lorsque je dois faire traverser les enfants jusqu’à l’école, a exprimé Mme Kenny. Le trafic est vite et parfois les gens n’arrêtent même pas pour nous laisser passer.»
Avec l’hiver qui approche, les deux éducatrices redoutent les nouveaux problèmes qui surgiront.
Parce qu’elle ne veut pas traverser à l’intersection, Mme Kenny doit guider les enfants dans un stationnement recouvert de neige pour se rendre à l’école.
Chantal Cormier, mère d’un jeune écolier, est également préoccupée par la sécurité de la zone scolaire de son fils.
«Je ne l’ai jamais laissé marcher à l’école et je ne le laisserai jamais non plus. Ça prendrait un passage où quelqu’un de l’école ferait arrêter le trafic. Soit ça ou des lumières clignotantes pour laisser passer les piétons.»
M. Doucet incite les résidents de Robertville et des communautés avoisinantes à se faire entendre auprès du gouvernement provincial.
«Vous savez, Robert Doucet qui se plaint au gouvernement, ça reste Robert Doucet, mais si tout le monde se regroupait on pourrait faire bouger les choses», souligne M. Doucet. ■