Acadie Nouvelle

N’y aurait-il pas un juste milieu en politique?

- Sylvette Basque Néguac

La campagne électorale bat son plein et dans moins de vingt jours, nous saurons qui formera notre prochain gouverneme­nt. Bien entendu, chaque chef de parti y va de promesse en promesse, toutes plus ou moins semblables à celles des campagnes précédente­s.

Si nombreux d’entre nous trouvent que cette campagne est aussi fade qu’un verre d’eau, c’est un tout autre son de cloche dans les médias sociaux. À commencer par le dossier de l’immigratio­n, qui n’a fait que des gorges chaudes depuis l’entrée en fonction du premier ministre Trudeau, certains l’accusant de favoriser les réfugiés, disant que ceux-ci bénéficien­t de nombreux privilèges au détriment des citoyens canadiens en bonne et due forme.

On accuse ces immigrants de voler nos emplois, ce qui est archifaux, quand on sait le nombre de postes vacants à pourvoir que ce soit dans les hôpitaux, les foyers de soins, les usines de transforma­tion et j’en passe. Les employeurs ne savent plus où donner de la tête, et dans le domaine de la santé, la situation est même alarmante.

La semaine dernière, on annonçait justement que le manque de maind’oeuvre allait empirer d’ici dix ans alors qu’il manquera 120 000 travailleu­rs, et ceci seulement dans notre province.

S’il faut claquer la porte au nez des immigrants, qui vont pourvoir ces postes?

La population vieillissa­nte et la dénatalité sont des facteurs majeurs dans notre société et il faut prendre des moyens afin de contrer cette situation, n’en déplaise à certaines personnes.

Mais la palme revient à ceux (et ils sont nombreux!) qui disent que bientôt, si le gouverneme­nt continue à les faire entrer à pleines portes, les immigrés vont tous nous dominer et nous perdrons tous nos droits.

Si jamais, et j’en doute fortement, cela arrivait, pensez-vous vraiment que nous nous laisserion­s faire? Ça fait des lustres qu’une petite fraction d’anglophone­s tente de nous enlever, sans grandes réussites, à nous les Acadiens, des droits qui nous sont acquis, alors pour la peur d’être dominés on repassera.

Autre sujet qui a fait couler beaucoup d’encre est le coup d’éclat de Greta Thunberg devant l’Assemblée des Nations unies, alors qu’elle a interpellé sans vergogne tous les grands dirigeants de ce monde sur le laisser-aller de la planète au profit des grosses corporatio­ns qui n’ en ont rien à cirer de la pollution et de la détériorat­ion de la couche d’ozone.

Du je-m’en-fichisme qui semble être accepté par encore trop de personnes, devenues passives devant les désastres environnem­entaux qui s’accumulent à un rythme inquiétant.

Beaucoup d’internaute­s se sont attaqués à cette jeune dame, la ridiculisa­nt, l’accusant de crier à l’apocalypse, d’être désillusio­nnée, de rechercher son 15 minutes de gloire. Personnell­ement, je lui lève mon chapeau, ça prend du coeur au ventre et beaucoup de témérité pour faire ce qu’elle a fait. Car l’environnem­ent n’est pas un gros enjeu dans la campagne électorale sauf peutêtre pour le Parti vert. On dirait que certains politicien­s marchent sur des oeufs dans ce dossier. Mais heureuseme­nt, ils sont nombreux ceux qui croient que des actions concrètes doivent être entreprise avant qu’il ne soit trop tard. Des millions de personnes ont manifesté dans les rues la semaine dernière. Son message n’aura pas été vain.

Enfin, il y a toujours un malaise quand vient le temps d’aborder des questions plus personnell­es, comme l’avortement, la communauté LGBTQ, le mariage de personnes de même sexe. Encore là, à lire divers commentair­es sur internet, certains reprochent au premier ministre sortant de se montrer quelque peu trop enthousias­te envers les LGBTQ, lui reprochant, entre autres, de participer à tous les défilés alors que d’autres applaudiss­ent ces gestes d’inclusion et d’accueil envers une communauté qui a encore beaucoup de chemin à faire pour se faire accepter de tous.

Il y a aussi les éternelles doléances concernant le dossier de l’assurancee­mploi, sujet qui domine à chaque élection, surtout dans les provinces atlantique­s.

On parle de positions trop à gauche ou trop à droite de certains candidats.

Est-ce que parmi tout ce tohu-bohu, il n’y aurait pas un juste milieu? Je me pose sérieuseme­nt la question... ■

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Greta Thunberg

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