Acadie-Bathurst: un débat qui aura peu d’incidence sur les électeurs
Le débat des candidats dans la circonscription d’Acadie-Bathurst de mardi soir n’aura fort probablement que très peu d’incidence sur le vote du 21 octobre. Au mieux, cela permettra aux électeurs de consolider leur choix. Au pire, ils seront encore dans le
Carmen Haché, de Caraquet, voulait entendre ce qu’avait à dire Daniel Thériault, du Nouveau Parti démocratique, le député sortant et libéral Serge Cormier, ainsi que le candidat du Parti vert, Robert Kryszko, invités par le programme de communication radio du CCNB de la Péninsule acadienne.
Malheureusement, elle a quitté la salle pas plus avancée.
«Je suis quand même contente, car je voulais les voir. Dommage que la candidate du Parti conservateur n’était pas là. J’aurais aimé entendre ses idées. Mon idée est déjà faite. Est-ce que ce débat va me conforter dans mon choix? Oui et non», at-elle commenté au terme de 57 minutes d’échanges plus ou moins animés.
En effet, la candidate du PC, Martine Savoie, a malheureusement dû se désister plus tôt en journée, pour des raisons personnelles. Quant à M. Kryszko, son unilinguisme anglophone l’a constamment mis de côté face aux deux véritables belligérants de la soirée.
Lorenzo Doiron, un pêcheur de homard de Caraquet, croit d’ailleurs qu’il n’y a pas eu de débat, mardi soir. D’abord parce qu’il n’y a pas vraiment eu d’opposition à Serge Cormier, qui a profité de cette tribune pour dominer la plupart des combats verbaux face à Daniel Thériault, souvent mal à l’aise dans ses propos.
«Serge Cormier prenait tout le temps la parole et ses opposants n’étaient pas très solides, a remarqué le pêcheur qui voulait entendre ce qu’avaient à exprimer les candidats sur cette question importante pour la Péninsule acadienne. Ce débat n’a pas du tout changé mon opinion; je reste dans mon vote. Je suis venu ici sans parti pris, mais j’ai quand même bien aimé ce que M. Cormier a dit.»
Fernand Thibodeau, de Brantville et activiste bien connu dans le domaine de l’assurance-emploi, est reparti chez lui un peu plus satisfait. Les candidats locaux ont pu parler du dossier alors que les chefs l’ont escamoté dans les grands débats nationaux, juge-t-il.
«La promesse du NPD de se qualifier à l’assurance-emploi avec 360 heures, jamais nous n’aurons ça. Notre groupe travaille pour 420 heures et l’assurance-emploi n’appartient pas au gouvernement, mais bien aux gens qui la paient. Est-ce que le problème a été réglé ce soir? Non. Mais au moins, les candidats ont eu la chance de s’exprimer là-dessus.»
Lui-même est reparti indécis face à son appui du 21 octobre. Il estime que les candidats n’ont quand même pas tout à fait répondu à ses interrogations et à ses valeurs. Il aurait aimé en entendre davantage sur le développement de l’emploi dans la circonscription.
«Je ne crois pas que ce débat va jouer dans la tête des gens, mais ils seront quand même contents, car on a parlé un peu de la situation. Cependant, le problème n’est pas réglé. Et avec ce que nous avons entendu ce soir, les gens sont encore dans le trou noir», ajoute-t-il, en faisant une jolie référence à la période entre la fin des prestations et le début de l’emploi. ■
«On entend toujours les mêmes choses, toujours les mêmes questions, toujours les mêmes réponses.»