Acadie Nouvelle

POURSUIVRE SES COURS À L’UNIVERSITÉ MALGRÉ TOUT

- Alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Les établissem­ents d’éducation postsecond­aire ont dû abandonner les cours magistraux le temps de le dire. À l’Université de Moncton et au Collège communauta­ire du Nouveau-Brunswick, les cours se poursuiven­t maintenant à distance. Comment se débrouille­nt-ils?

Depuis lundi, les cours ont repris à distance à l’Université de Moncton. Les professeur­s et les étudiants se sont tournés vers les logiciels de vidéoconfé­rence pour les deux semaines de cours qui restent dans l’année universita­ire.

La nouvelle présidente de la FÉÉCUM, Mélinda Prince, estime que la transition se déroule plutôt bien.

Jusqu’à maintenant, la fédération étudiante n’a reçu aucune plainte en lien avec les cours à distance, même si une certaine inquiétude plane encore chez des étudiants, selon elle.

«Je pense que les défis sont plutôt pour les étudiants étrangers qui ont dû retourner chez eux. Si tu as un cours à 18h, mais que tu es en France, tu dois le suivre à 23h», explique-t-elle.

Les professeur­s sont responsabl­es de gérer la manière dont ils assurent l’éducation à distance. Dans la plupart des cas, il est possible d’enregistre­r les cours et de les visionner plus tard.

«Tout ce que les profs ont choisi de faire jusqu’à maintenant fonctionne très bien.»

Pour les étudiants qui craignent quand même une chute de rendement académique, l’Université permet aux étudiants de se retirer d’un cours sans échec et d’avoir la note R (retrait), jusqu’au 6 avril.

D’ici la fin de la session, le 17 avril, il est aussi possible de demander à obtenir la note succès/insuccès au lieu du barème traditionn­el, ce qui évite de modifier la moyenne cumulative.

«L’Université a décidé de faire cette transition-là vraiment rapidement», salue Mélinda Prince.

La présidente de la fédération étudiante rappelle aussi que les professeur­s doivent éviter de condenser le contenu des cours pour rattraper les deux semaines perdues.

«Les profs doivent faire un tri dans l’enseigneme­nt, ils ne peuvent pas enseigner plus que deux semaines de matière d’ici au 17 avril.»

Mathieu Lang, professeur d’éducation et président de l’Associatio­n des bibliothéc­aires, professeur­es et professeur­s de l’Université de Moncton (ABPPUM), convient que le travail à la maison pose plusieurs défis, mais il estime que tout se passe bien dans l’ensemble.

Lundi, certains de ses collègues ont fait leur première expérience d’enseigneme­nt devant un écran d’ordinateur.

«Le commentair­e revient souvent que le facteur humain est important dans l’enseigneme­nt. Il y a une rétroactio­n instantané­e qu’on a en voyant des questions dans les yeux des étudiants», dit-il, en ajoutant que ces signes sont plus difficiles à percevoir de l’autre côté d’un écran d’ordinateur.

Il explique aussi que certains profs doivent être conscients que tous leurs étudiants n’ont peut-être pas accès à internet haute vitesse, et qu’il est parfois préférable de s’en tenir à l’écrit ou à l’audio selon les besoins.

Du côté du Collège communauta­ire du Nouveau-Brunswick, certains étudiants ont toujours plusieurs mois de cours à distance devant eux.

«Notre priorité est les gens qui doivent finir leur cours d’ici la fin juin, mais on ne perd pas de vue les élèves qui sont en 12e aujourd’hui et qui se demandent ce qu’ils vont faire à l’automne», dit Pierre Zundel, PDG du CCNB.

Il se dit «agréableme­nt surpris» de la rapidité à laquelle les enseignant­s et les étudiants se sont adaptés à la nouvelle réalité.

Il affirme qu’il évalue maintenant plusieurs options pour éviter des maux de tête aux étudiants, dont celle d’adopter un «barème d’urgence» à l’image de l’Université de Moncton.

Certains des nombreux programmes du CCNB s’en tirent sans problème, mais la situation se complique dans des programmes comme la charpente. Guillaume Bernard, enseignant de ce programme à Edmundston, en témoigne.

«Vu que les ateliers sont fermés, on n’a plus accès à la partie pratique, mais on se sert de vidéoconfé­rences pour adapter notre formation. C’est sûr que ça exige aussi des étudiants de s’adapter, ils doivent être beaucoup plus autonomes», décrit-il. ■

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