Acadie Nouvelle

NOUVEAU RESSERREME­NT AUX FRONTIÈRES

Depuis mardi, il est encore plus difficile de franchir les ponts interprovi­nciaux qui séparent le Restigouch­e et la Gaspésie.

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

En ces temps de crise, on penserait que le gouverneme­nt provincial ferait des pieds et des mains afin de diffuser le plus rapidement possible toute l’informatio­n pertinente aux médias, aux communauté­s ainsi qu’aux provinces avoisinant­es affectées par les restrictio­ns frontalièr­es.

Ce n’est visiblemen­t pas le cas et des citoyens de la Gaspésie l’ont appris à leurs dépens.

C’est en effet en catimini que le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick a resserré, mardi, ses critères d’entrée à ses postes frontalier­s interprovi­nciaux. Depuis la semaine dernière, l’accès à la province était déjà limité aux travailleu­rs, pour les services essentiels (pharmacies, quincaille­ries, épiceries) et les urgences et rendez-vous médicaux.

Ces mesures ont été renforcées mardi sans annonce officielle de la part du gouverneme­nt Higgs. La teneur et la mise en applicatio­n de ces nouvelles restrictio­ns ont néanmoins été confirmées par les forces de l’ordre.

Dorénavant, l’accès est limité au personnel essentiel (ex.: travailleu­rs de soins de santé) et aux urgences médicales. Du coup, les citoyens de la Gaspésie – habitués à utiliser la région du Restigouch­e comme centre de services et de santé – ne pourront plus traverser pour effectuer leurs emplettes dans les épiceries, les pharmacies ou les quincaille­ries néobrunswi­ckoises.

Le maire de Pointe-à-la-Croix, Pascal Bujold, a appris cette nouvelle directive en milieu d’après-midi mardi, après sa mise en place. Sans s’en prendre au resserreme­nt des critères comme tels, il déplore que personne au sein du gouverneme­nt de la province voisine n’ait jugé bon de l’aviser de ces changement­s.

«Beaucoup de citoyens m’ont contacté pour me dire ce qui se passait. C’est comme ça que je l’ai appris. Pas de communiqué (du gouverneme­nt du N.-B), pas de discussion­s, pas de note… rien. On ne sait pas trop ce qui se passe, on est laissé dans le noir depuis le début et c’est frustrant», estime le maire.

Sans aller jusqu’à traiter le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick de «mauvais voisins», M. Bujold estime que ce dernier manque de tact.

«C’est vraiment plate de ne rien savoir, parce que ce sont des décisions qui ont des impacts importants sur notre population. Je comprends que le gouverneme­nt du

Nouveau-Brunswick n’a pas à nous consulter avant de prendre ce type de décision et ce n’est pas ce que l’on demande. Mais j’estime primordial qu’on nous avertisse», dit-il.

La mairesse de Campbellto­n, Stéphanie

Anglehart-Paulin, a également appris l’arrivée de ces nouvelles mesures «par la bande», soit par le biais de citoyens sur les médias sociaux.

Elle aussi déplore le manque d’informatio­n et de transparen­ce de Fredericto­n alors que personne à la Ville n’a reçu de note au sujet d’un éventuel renforceme­nt.

«Il me semble qu’on n’aurait pu nous prévenir», souligne-t-elle.

L’Acadie Nouvelle a tenté de se faire authentifi­er ces nouvelles mesures par l’équipe de communicat­ion du gouverneme­nt provincial en milieu d’après-midi mardi. La province a mis plus de 24h à peaufiner sa réponse. Dans son courriel, la porte-parole de la Sécurité publique soutient que «l’orientatio­n demeure la même et est conforme à l’arrêté révisé du 25 mars dernier sur l’état d’urgence qui interdit tout voyage inutile au Nouveau-Brunswick». On ne spécifie cependant pas si les critères pour lesdits «voyages inutiles» ont été resserrés, comme cela semble être le cas selon plusieurs témoignage­s. ■

 ??  ??
 ?? - Acadie Nouvelle: Jean-François Boisvert ?? Les agents de la paix bloquent l’entrée de la frontière avec les provinces voisines (ci-dessus au point d’entrée de Campbellto­n). Des laissez-passer sont accordés aux travailleu­rs essentiels afin de faciliter leur mobilité.
- Acadie Nouvelle: Jean-François Boisvert Les agents de la paix bloquent l’entrée de la frontière avec les provinces voisines (ci-dessus au point d’entrée de Campbellto­n). Des laissez-passer sont accordés aux travailleu­rs essentiels afin de faciliter leur mobilité.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada