Acadie Nouvelle

Attention au faux sentiment de sécurité à l’île Lamèque

- Réal Fradette real.fradette@acadienouv­elle.com

C’est très tranquille sur la rue Principale à Lamèque. La grande majorité des commerces ont fermé leurs portes. La Coop est devenue, davantage par nécessité que «par défaut», le point central des îles Lamèque et Miscou depuis le début de la crise de la COVID-19.

Le marché d’alimentati­on fonctionne presque à plein régime, même si la vie le la communauté a changé du tout au tout en seulement quelques jours. Les clients entrent et sortent avec, dans leurs sacs, les denrées qui leur permettron­t de passer les prochains jours. Les employés sont en première ligne à servir, à remplir les tablettes et à nettoyer l’épicerie.

«Notre vie a changé. Comme tout le monde», admet le directeur général Jacques Chiasson, à la tête d’une équipe de près de 80 personnes.

Comme la plupart des municipali­tés de la Péninsule acadienne, la Ville de Lamèque a pris des mesures de confinemen­t dès les premiers soubresaut­s de cette crise sanitaire. Les employés travaillen­t de la maison, les sorties sont limitées aux services essentiels et le directeur général Dave Brown assure une vérificati­on quotidienn­e, a fait part le maire Jules Haché.

Encore lundi, la Ville a tenu à rappeler les mesures par l’entremise de sa page Facebook. Ce n’est pas le temps de baisser les bras, affirme le premier élu.

«On limite nos sorties. On ne rencontre pas beaucoup de monde, à l’exception de l’épicerie et de la poste. C’est très tranquille. Tout fonctionne au ralenti», a commenté M. Haché.

UN TRAFIC RISQUÉ

Les îles Lamèque et Miscou étant situées à l’extrême nord-est de la région, un faux sentiment de sécurité pourrait facilement s’ingérer dans la communauté, estiment les intervenan­ts à qui le journal a parlé.

Pour sa part, Lisette Cormier Noël, dont la populaire entreprise d’agence de voyages a fermé ses portes dès le début de la pandémie, a remarqué un certain trafic, en fin de semaine, quand il a fait beau. Elle a trouvé que c’était risqué.

«Est-ce le fait qu’il n’y avait pas de cas confirmés? Se croit-on au-dessus de la maladie parce qu’on est à Lamèque? Est-ce parce que nous sommes habitués de nous promener dès qu’il fait beau? Mais ce n’est que mon impression personnell­e, vue de ma maison», relate-t-elle.

Cette situation géographiq­ue est loin de protéger les citoyens, tient à aviser le maire, Jules Haché, qui approuve totalement les mesures prises par les gouverneme­nts.

«Nous n’avons pas encore de cas dans la Péninsule acadienne et c’est à souhaiter que nous n’en ayons pas. C’est pour cela qu’il faut respecter encore davantage les consignes. Ce n’est pas le temps de s’exciter parce que nous n’avons pas encore de cas», lance-t-il, néanmoins préoccupé par ce qu’il adviendra dans le milieu des pêches qui fait fonctionne­r le principal employeur de la ville en l’Associatio­n coopérativ­e des pêcheurs de l’Île.

À la Chambre de commerce des îles Lamèque et Miscou, on garde le fort en ces temps maussades. La centaine de membres obtiennent l’informatio­n régulière de leur trésorier, Roland Gauvin.

«Pour l’instant, nos membres ne semblent pas plus inquiets qu’il le faut. Je suppose que l’arrivée prochaine de subvention­s des gouverneme­nts les sécurisent. Je ne vois rien de négatif. De toute façon, tout le monde arrivera à Noël en même temps», prédit M. Gauvin. ■

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Les îles Lamèque et Miscou sont situées à l’extrémité nord-est de la Péninsule acadienne. En médaillon, le maire de Lamèque, Jules Haché. - Archives

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