Acadie Nouvelle

Les assureurs prédisent des changement­s aux soins virtuels après la COVID-19

- Tara Deschamps

Lorsque la COVID-19 a commencé à se propager à travers le Canada, le président de l’une des plus grandes compagnies d’assurance du pays pensait aux mères qui doivent emmener leurs enfants dans une salle d’attente et les divertir pendant des heures juste pour voir un médecin.

Le président de Sun Life Canada, Jacques Goulet, savait que son entreprise d’assurance avait un programme de soins virtuels offrant des visites en ligne avec des profession­nels de la santé pour aider ces personnes, mais a vu l’arrivée du nouveau coronaviru­s comme une occasion d’en faire plus.

Mardi, la Sun Life a mis en place un accès gratuit à Soins virtuels Lumino Santé, une plateforme qui permet aux Canadiens de communique­r électroniq­uement avec des profession­nels de la santé en leur donnant la possibilit­é de trouver et de prendre rendez-vous avec un psychologu­e, un physiothér­apeute ou d’autres spécialist­es paramédica­ux.

Le service est offert gratuiteme­nt jusqu’en juin pour les clients des garanties collective­s inscrits à des prestation­s pour frais médicaux, un exemple qui montre comment les plus grandes compagnies d’assurance du Canada intensifie­nt leurs offres de soins virtuels, dont ils s’attendent à profiter au-delà de la crise de la COVID-19.

«Ce que je vois changer de façon assez importante, c’est la façon dont certains services sont rendus, a indiqué M. Goulet à La Presse canadienne. Une chose qui va changer de façon importante à l’avenir, ce sont les entreprise­s qui vont intégrer essentiell­ement les soins virtuels dans leur programme d’avantages sociaux.»

L’offre de la Sun Life, un partenaria­t avec la montréalai­se Dialogue, rejoint un réseau de références que la société gère déjà avec Akira, EQ Care et Maple, et fait partie d’une série d’autres soins virtuels qui sont soutenus par les assureurs.

Manuvie travaille avec Akira pour offrir des soins de santé en ligne, ce qui donne aux utilisateu­rs un accès à des consultati­ons médicales virtuelles, et Canada Vie propose également des offres de soins virtuels de Dialogue, y compris sa boîte de clavardage Chloé, qui regroupe des informatio­ns sur la santé publique pour les patients.

La demande pour les produits de Dialogue a été vive, a observé son cofondateu­r et chef de la direction, Cherif Habib.

«Très tôt dans la crise, il était clair pour nous que nous allions jouer un grand rôle dans ce domaine, a-t-il expliqué. Nous avions déjà prévu de croître de manière significat­ive en 2020, mais bien sûr, avec cette crise et le rôle central que nous pouvons jouer pour être utiles, nous devrons croître encore plus rapidement et embaucher encore plus de personnes.»

Dialogue mène actuelleme­nt une opération pour embaucher 250 employés, y compris des infirmière­s clinicienn­es et des praticiens, des travailleu­rs sociaux et des psychologu­es, pour s’ajuster à la «forte» augmentati­on du nombre de patients.

Chez Manuvie, le président et chef de la direction, Michael Doughty, a indiqué que la société répondait aux exigences de la COVID-19 en rappelant aux clients l’existence de ses offres virtuelles, qui comprend un service de réclamatio­n numérique. Ce dernier est offert depuis longtemps, mais l’assureur sait qu’il peut être encore plus pratique en cette période de pandémie.

«Évidemment, le risque fait partie de notre ADN et nous avons consacré beaucoup de temps et d’efforts à nous préparer pour pouvoir fonctionne­r dans des environnem­ents comme celui-ci», a-t-il ajouté.

Manuvie a récemment reçu moins d’appels au sujet de réclamatio­ns pour soins dentaires et pour des massages, et davantage de demandes d’assurance voyage et de questions au sujet de la retraite, ce qui a convaincu l’entreprise à appeler des renforts.

«Nous nous sommes tournés vers les employés de Manuvie qui nous ont quittés ces dernières années et nous leur avons demandé: «Seriez-vous intéressé à revenir pour aider nos clients à un moment où nous connaisson­s des volumes accrus?» Et nous avons eu beaucoup de succès avec cela», a expliqué M. Doughty. ■

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