Pénurie d’équipements: Trudeau ne peut rien garantir
Le gouvernement fédéral va «absolument» utiliser ses réserves de masques pour en transférer au Québec qui craint d’en manquer avant la fin de la semaine.
Le premier ministre Justin Trudeau a indiqué mercredi matin qu’Ottawa attend des livraisons «dans un très, très court délai» et a promis de tout faire pour qu’il n’y ait pas de pénuries d’équipements à travers le pays.
Mais pour ce qui est de garantir qu’on n’en arrivera pas à pareille pénurie, le premier ministre en est incapable.
«Dans cette situation, on ne peut rien garantir», a souligné M. Trudeau qui rencontrait la presse devant sa résidence, mercredi.
«On est en train de travailler extrêmement fort pour combler les différents besoins, pour assurer que l’équipement nécessaire (qui arrive d’outre-mer) soit bien distribué à travers le pays (...) et qu’on va pouvoir développer des solutions ici au Canada», a-t-il rappelé.
Le premier ministre dit être en contact constant avec Washington, notamment pour maintenir les chaînes d’approvisionnement de biens utiles pour combattre la COVID-19.
Alors que les Américains sont maintenant aux prises avec plus de 200 000 cas sur leur territoire, ont-ils offert des garanties récentes au Canada sur le maintien de ces chaînes d’approvisionnement?
La vice-première ministre Chrystia Freeland n’a pas offert de réponse directe, se contentant de dire que les conversations avec Washington sont quotidiennes.
D’ailleurs, le premier ministre a indiqué que l’administration Trump a renoncé à son plan d’envoi de militaires à la frontière canadienne.
«Pour l’instant, nous avons entendu qu’ils ne comptent pas avancer avec cette idée», a-t-il dit.
TOUS LES SCÉNARIOS MÈNENT À LA MÊME CONCLUSION
Le système des soins de santé au Canada ne peut pas gérer une explosion de cas de la COVID-19, quel que soit le nombre de cas auquel le pays arrivera. L’administratrice en chef de l’Agence de la santé publique du Canada, Theresa Tam, a été très directe, à sa conférence de presse quotidienne mercredi.
«Le message vraiment difficile aux Canadiens est que dans tous les scénarios ce système de soins de santé n’a pas été conçu pour gérer (pareille situation)», a prévenu Dre Tam, insistant sur la nécessité de freiner maintenant la propagation du virus.
Dre Tam a noté que partout on tente d’augmenter la capacité du système de soins de santé, mais ce sera insuffisant à moins que la courbe du nombre de cas ne s’aplatisse.
«Maintenant le système arrive à gérer la situation», a-t-elle cependant dit, se fiant au pourcentage de décès au pays, soit environ 1%.
TÂCHE GIGANTESQUE
Ils ont été plus 2,13 millions de Canadiens à soumettre des demandes d’assuranceemploi en mars. La machine fédérale a pu en traiter 430 000 jusqu’à maintenant. Le gouvernement fédéral a rappelé des fonctionnaires à la retraite, a repensé le fonctionnement du système et prévoit traiter 400 000 demandes par jour. Tous ces nouveaux chômeurs n’auront pas à réclamer la nouvelle prestation canadienne d’urgence (PCU).
Pour les autres Canadiens qui sont privés de revenus, un nouveau site web sera leur porte d’entrée vers la PCU. Afin d’éviter que le portail en ligne ne s’effondre devant la demande, il faudra s’inscrire selon sa date de naissance un jour précis entre le 6 et le 9 avril. L’argent, soit 2000$ par mois, arrivera plus rapidement par dépôts directs que s’il est envoyé par chèque, par la poste.
Les Canadiens qui pourront garder leur emploi grâce à la subvention fédérale des salaires n’auront pas accès à la PCU. «C’est l’un ou l’autre», a souligné M. Trudeau.
Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, devait, mercredi après-midi, donner les détails de la subvention salariale offerte aux entreprises qui auront perdu au moins 30% de leurs revenus à cause de la pandémie.
Les leaders politiques fédéraux sont déjà en contact pour rappeler, une nouvelle fois, le Parlement et faire adopter la plus récente version du plan d’aide.
LE MESSAGE DU JOUR
«Là où on sera dans quelques semaines, dans quelques mois ne dépend pas de moi, mais de vous. Je fais appel à votre conscience civique pour protéger les autres. (...) Nous avons tous l’obligation morale de rester à la maison», a plaidé Justin Trudeau. ■