Acadie Nouvelle

Un dur coup financier pour de nombreuses familles acadiennes

- Sébastien Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com

Malgré les nombreuses mesures de soutien annoncées par les différents paliers de gouverneme­nt et par certaines entreprise­s pour venir en aide aux Canadiens touchés par la COVID-19, l’impact économique de la pandémie risque de se faire sentir chez bon nombre de familles néobrunswi­ckoises.

«Il est bon que le gouverneme­nt canadien ait annoncé des mesures pour soutenir les Canadiens à faible revenu, mais de nombreuses familles ne peuvent attendre un soutien qui ne se concrétise­ra que plus tard. Elles en ont besoin maintenant. De nombreux locataires qui viennent de perdre leur travail seront dans une situation catastroph­ique», a lancé dit Ricardo Tranjan, qui est économiste politique et chercheur principal au Centre canadien de politiques alternativ­es.

L’organisme a publié le mois dernier un nouveau rapport qui fait état du fait que plus de la moitié des locataires néo-brunswicko­is ayant un emploi ne disposent pas d’assez d’économies pour payer leurs factures au-delà d’un mois s’ils perdent leur travail.

Plus précisémen­t, 59% de ces locataires ne pourront faire face à leurs obligation­s.

De ce lot, plusieurs n’ont même pas assez de revenus pour se passer de paie pendant une seule semaine soutient l’organisme.

«Alors que la crise s’aggrave, la nécessité de soutenir les locataires à faible revenu se fait encore plus urgente. Le gouverneme­nt fédéral et les gouverneme­nts provinciau­x doivent tous travailler à assurer la sécurité et la solvabilit­é des locataires», estime Ricardo Tranjan.

Des organismes communauta­ires d’ici, comme l’Atelier R.A.D.O. d’Edmundston, disent déjà ressentir les effets pervers de cette insécurité financière grandissan­te chez les gens.

«Nous recevons beaucoup plus de demandes d’aide alimentair­e ces jours-ci comparativ­ement à pareille date le mois dernier. Il y a des personnes qui nous appellent et qui sont désespérée­s», a indiqué Yves Sévigny, le directeur de l’organisme à but non lucratif du Madawaska qui fournit des services de banque alimentair­e, de soupe populaire, de comptoir vestimenta­ire ainsi que des services d’urgence aux personnes démunies.

L’Atelier R.A.D.O. a réduit ses effectifs et ses activités afin de répondre aux nouvelles normes de salubrité et de distanciat­ion sociale.

La direction a dû se résoudre à fermer son comptoir vestimenta­ire puisqu’il ne s’agit pas d’un service essentiel.

«On parle d’une perte de revenus de 3000$ par semaine, des revenus qui nous permettent de financer notre service de banque alimentair­e et de cuisine communauta­ire», se désole Yves Sévigny.

Le Front commun pour la justice sociale du Nouveau-Brunswick dit s’inquiéter de la situation qui attend les travailleu­rs à bas salaire qui viennent de perdre leur emploi dans la foulée des fermetures d’entreprise­s causées par la COVID-19.

«Pour un travailleu­r au salaire minimum, recevoir 55% de son salaire durant plusieurs semaines est difficile à imaginer comme situation», illustre Jean-Claude Basque, porte-parole de l’organisme.

Celui-ci dit souhaiter de la part du gouverneme­nt provincial une aide financière aux bénéficiai­res du programme de logements sociaux tant que perdurera la crise causée par la pandémie de COVID-19.

Différente­s mesures extraordin­aires ont été annoncées afin de venir en aide aux Canadiens qui sont aux prises avec des difficulté­s par les temps qui courent.

Le gouverneme­nt fédéral a récemment dévoilé des mesures qui fourniront jusqu’à 27 milliards $ en soutien direct aux travailleu­rs et entreprise­s canadiens.

Pendant ce temps, différente­s entreprise­s au pays ont accordé une bonificati­on des salaires des employés qui continuent à oeuvrer au travail malgré la pandémie de COVID-19.

Les principale­s grandes banques canadienne­s ont récemment annoncé des plans pour fournir un soutien financier aux citoyens et aux petites entreprise­s, incluant des sursis de paiement des prêts hypothécai­res et le report de paiements d’autres produits de crédit.

«Je crois que les entreprise­s, comme toute la communauté en général, font leur possible dans les circonstan­ces pour aider leurs clients. Nous sommes dans un état d’urgence nationale, on va voir de l’innovation de la part de nos PME et au niveau de l’entraide sociale et toutes sortes de choses que les gens vont faire pour aider la société», a affirmé LouisPhili­ppe Gauthier, le directeur des affaires provincial­es de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te. ■

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- Archives Plus de la moitié des locataires néo-brunswicko­is ayant un emploi ne disposent pas de suffisamme­nt d’économies pour payer leurs factures au-delà d’un mois s’ils perdent leur travail.

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