Acadie Nouvelle

Trudeau réagit à la crise

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Jean-Claude Basque Moncton

Notre premier ministre Justin Trudeau est présenteme­nt la personne la plus recherchée au pays. En effet, iI est devenu celui à qui tout le monde s’adresse pour de l’aide.

Tous les premiers ministres provinciau­x même Jason Kenney de l’Alberta qui, seulement quelques semaines passées n’avaient absolument rien de bon à dire de Trudeau et Blaine Higgs du NouveauBru­nswick qui, il n’y a pas si longtemps, disait ne pas vouloir de la péréquatio­n -, sont maintenant au téléphone pour crier à l’aide.

Nous observons, le même phénomène chez les organismes de l’entreprise privée, que ça soit la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te ou le Conseil canadien des affaires qui cherchent de l’argent pour leurs entreprise­s.

Les organisati­ons syndicales demandent des programmes d’aide directe pour soutenir les travailleu­ses et les travailleu­rs qui perdent leur emploi.

Les organisati­ons communauta­ires qui donnent des services aux population­s les plus démunies réclament elles aussi un soutien direct.

En réponse, le gouverneme­nt fédéral adopte en catastroph­e des mesures économique­s qui se chiffrent non pas en millions de dollars, mais bien en centaine de milliards de dollars; du jamais vu.

Au dernier compte, soit le 1er avril, le montant d’aide du fédéral s’élevait à 250 milliards de dollars, sans inclure les argents qui vont sortir des coffres de l’assurancee­mploi pour les 2,5 millions de nouveaux chômeurs.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada, a répondu positiveme­nt aux différente­s demandes.

Les entreprise­s ont droit à des assoupliss­ements d’impôts ou de cotisation­s de la TPS/TVH. Elles vont profiter de différents programmes de soutien des liquidités, en autre par le nouveau programme de crédit aux entreprise­s qui va donner 10 milliards de dollars de soutien en ciblant les PME.

On met aussi en place un nouveau programme d’aide directe pour maintenir les emplois, comme la subvention salariale qui peut atteindre 75% des salaires.

L’aide fédérale aux travailleu­rs passe également par l’assoupliss­ement de certaines mesures de l’assurance-emploi, comme l’éliminatio­n d’une semaine d’attente ou le besoin d’un certificat médical. Un tout nouveau programme, la Prestation canadienne d’urgence, donne aux travailleu­rs, incluant les travailleu­rs autonomes, un montant de 1200$ par mois pour au moins quatorze mois.

Pour les individus et les familles à bas revenu, on coupe un chèque spécial qui est le double du montant du crédit pour la TPS. Pour aider les enfants, on augmente le paiement de l’Allocation canadienne pour enfants. Les étudiants eux reçoivent un moratoire de six mois sur leurs prêts. Puis, les aînés un peu plus fortunés pourront réduire de 25% le montant du retrait obligatoir­e d’un Fonds enregistré de revenu de retraite (FERR).

Les organismes communauta­ires reçoivent elles aussi de l’aide, entre autres les banques alimentair­es, les refuges pour les sans-abris, ou des organismes nationaux comme Centraide ou l’organisme Jeunesse j’écoute.

Cet énorme effort financier sans précédent dans notre histoire récente n’est possible que par un gouverneme­nt central fort et un gouverneme­nt qui en a les moyens financiers. Ces moyens financiers passent en autre par les taxes et les impôts payés par les individus et les corporatio­ns.

Encore dernièreme­nt, la Fédération canadienne des contribuab­les demandait des réductions de taxes et d’impôt. On entendait le même son de cloche de la part de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendan­te et l’ancien Atlantic Institute for Market Studies. Les chambres de commerce comme on l’a vu dans leurs propositio­ns lors du dernier budget provincial au Nouveau-Brunswick poussaient pour des réductions de taxes.

Toutes ces organisati­ons de lobbying du monde des affaires ont pendant des années menées d’intenses campagnes pour que le gouverneme­nt fédéral ou de celui des provinces, réduisent les différente­s taxes qu’ils payaient et pour des allègement­s d’impôt. Ils ridiculisa­ient le secteur public comme un secteur non performant et demandaien­t d’importante­s coupures dans les programmes publics. Ils s’insurgeaie­nt contre les gouverneme­nts qui mettaient en place des normes pour protéger les travailleu­rs ou l’environnem­ent et exigaient moins d’interventi­on gouverneme­ntale. Selon eux, il nous fallait des petits gouverneme­nts.

Aujourd’hui, tout ce beau monde supplie à genoux nos gouverneme­nts de courir à leur secours. Nous souhaitons qu’avec cette crise, ils se rendent enfin compte qu’on ne peut pas détruire nos programmes publics, notre pouvoir financier et nos institutio­ns gouverneme­ntales et s’attendre par après qu’elles puissent répondre adéquateme­nt aux besoins de la population, et cela, pas seulement en temps de crise.

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