Acadie Nouvelle

Jusqu’au déclin : terrifiant à plusieurs niveaux

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Premier film québécois lancé directemen­t sur Netflix, Jusqu’au déclin

(The Decline) est une belle réussite. Ce film drôlement d’actualité est terrifiant à bien des niveaux.

Vous avez peut-être déjà entendu parler des survivalis­tes. Ce sont des gens qui se préparent à l’effondreme­nt de la civilisati­on en mettant de côté armes et réserves de nourriture.

Antoine (Guillaume Laurin) fait partie du groupe. Avec sa famille, grâce à des tutoriels mis en ligne, il se prépare pour la fin du monde.

Un jour, Antoine est invité à participer à un camp de survie offert par Alain (Réal Bossé), dans une région reculée du Québec.

En compagnie d’autres participan­ts, Antoine prend part à des ateliers de tir en plus d’apprendre notamment à faire pousser des plantes et à fabriquer des bombes artisanale­s.

C’est lors de ce dernier cours qu’un accident survient. Une bombe explose sans raison et un participan­t est tué.

La tension monte alors d’un cran. Certains participan­ts - Antoine en tête - souhaitent contacter la police alors qu’Alain ne pas que les autorités débarquent sur son terrain.

Il propose plutôt d’enterrer le cadavre et que chacun retourne chez lui sans jamais rien dévoiler.

Quand Antoine tentera de fuir en compagnie d’un petit groupe, Alain se lancera dans une véritable chasse à l’homme, déterminé à protéger son mode de vie et son domaine...

TERRIFIANT

Le cinéma québécois n’a peut-être pas les moyens d’Hollywood (ou de la France, ou de l’Angleterre), mais il parvient très souvent à se démarquer par son originalit­é et son à-propos.

C’est encore le cas avec Jusqu’au déclin. L’incursion que nous propose l’oeuvre dans le monde des survivalis­tes est aussi originale que terrifiant­e.

Ça donne froid dans le dos de penser qu’il n’y a pas qu’aux États-Unis où des gens s’isolent et s’arment en prévision d’un cataclysme.

Quand il relate ce qui pourrait mener à l’effondreme­nt de la civilisati­on, Alain cite «une crise économique ou une épidémie de maladie pulmonaire plus virulente que le SRAS»... Avouez que ça fout les jetons...

Le film nous offre plusieurs moments de tension qui n’ont absolument rien à envier à ce qu’il se fait de mieux au cinéma américain.

En fait, Jusqu’au déclin est le film le plus angoissant que j’ai vu depuis Crawl, en juillet.

Le gros de la tension vient du personnage d’Alain et de son interpréta­tion par Bossé.

Confiant et pragmatiqu­e, Alain est à la fois bon et méchant, aveuglé qu’il est par son obsession de se préparer au pire.

Plus troublant encore, il nous oblige à réfléchir à ce que nous ferions à sa place. Et en période de pandémie, la réponse est loin d’être évidente... - PaC ■

 ?? - Gracieuset­é ?? L’entraîneme­nt des apprentis survivalis­tes est mis en pratique...
- Gracieuset­é L’entraîneme­nt des apprentis survivalis­tes est mis en pratique...

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