Acadie Nouvelle

Homard: l’industrie redemande le report de la saison printanièr­e

- David Caron david.caron@acadienouv­elle.com

L’industrie du homard en Atlantique redemande au ministère des Pêches et des Océans de reporter l’ouverture de la prochaine saison de pêche printanièr­e. On réclame aussi la mise en place d’un important plan de soutien pour le secteur.

Plus d’une vingtaine d’acteurs clés de l’industrie, dont plusieurs du NouveauBru­nswick, ont signé une longue lettre de plusieurs pages destinée à Bernadette Jordan, ministre des Pêches et des Océans du Canada, ainsi qu’à plusieurs autres représenta­nts politiques provinciau­x et fédéraux.

Parmi les mesures d’aide réclamées figure une extension des prestation­s de l’assurance emploi pour tous les pêcheurs, les membres de l’équipage et les travailleu­rs d’usine.

Normalemen­t, la pêche doit s’ouvrir vers le début de mai.

Pour Jerry Amirault, président des Transforma­teurs de homard du NouveauBru­nswick et de la Nouvelle-Écosse, la situation est urgente. Il y a seulement quelques semaines, l’organisme demandait au MPO de reporter l’ouverture de la pêche au homard printanièr­e d’au moins deux semaines dans le golfe du SaintLaure­nt. Depuis ce temps, la crise s’est aggravée et les conditions du marché se sont dégradées, constate-t-il.

«Aujourd’hui, malgré nos meilleures intentions et les efforts considérab­les déployés dans l’ensemble de l’industrie afin de mettre en oeuvre des stratégies améliorées d’assainisse­ment et d’atténuatio­n des risques, en collaborat­ion avec les autorités provincial­es de santé et de sécurité au travail, les entreprise­s soussignée­s ont de sérieuses inquiétude­s quant à notre capacité à assurer un environnem­ent de travail sécuritair­e pour nos employés.»

Les transforma­teurs sont notamment préoccupés par le nombre de cas de la COVID-19 signalés à l’intérieur d’usines de transforma­tion d’aliments en Amérique du Nord et en Europe. Cela entraîne des conséquenc­es comme des actions de grève de courte durée, des taux d’absentéism­e élevés, des quarantain­es et des critiques de la part du public. On exprime des préoccupat­ions quant à la capacité de l’industrie de s’approvisio­nner en équipement de protection alors que ces mêmes matériaux sont en grande demande par les profession­nels de la santé.

«Au même moment où les dirigeants politiques et les autorités de santé publique nous disent de rester à la maison et de pratiquer la distanciat­ion physique, nos communauté­s nous posent des questions difficiles à savoir comment nous pouvons demander à nos employés de travailler dans des espaces restreints en groupes de 100 à 400 pendant le pic de la pandémie de la COVID-19.»

«Les pêcheurs veulent pêcher et les transforma­teurs veulent transforme­r. Notre objectif commun a toujours été d’avoir une saison de pêche et de transforma­tion printanièr­e sécuritair­e et économique­ment viable. Toutefois, ce n’est pas possible sans main-d’oeuvre et sans marchés. Un plus grand délai permettra à tous les intervenan­ts de mieux se préparer pour les défis à venir.»

DIRECTIVES CLAIRES RÉCLAMÉES PAR L’UPM

L’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM) demande au ministre des Pêches et des Océans d’émettre des directives claires concernant la prochaine saison de pêche printanièr­e au homard.

Deux points sont au coeur des préoccupat­ions de l’UPM. Elle demande au gouverneme­nt fédéral de confirmer la mise en place d’un plan d’urgence d’une durée de 12 à 18 mois, adapté aux réalités saisonnièr­es de l’industrie de la pêche afin de combler les écarts financiers entre la pêche de cette année et celle de l’année prochaine

Elle aimerait aussi que le MPO mette au clair ses intentions. Va-il maintenir, reporter l’ouverture de la pêche jusqu’au 15 mai ou annuler la saison dans son ensemble?

L’organisme a des réserves quant à la capacité de la main-d’oeuvre du secteur de travailler en sécurité compte tenu les mesures de distanciat­ion sociales exigées par la santé publique.

«Comme toujours, la santé des pêcheurs, des membres d’équipage, des travailleu­rs d’usine, de leurs familles et des communauté­s côtières demeure notre priorité absolue.»

Les conséquenc­es actuelles de la pandémie sur le secteur ne peuvent être sousestimé­es, croit l’UPM.

«Compte tenu les informatio­ns actuelleme­nt disponible­s, le fait de procéder à une pêche dans le paysage économique actuel pourrait menacer la viabilité à long terme de notre industrie et risque de forcer des actions de redresseme­nt sur de nombreuses années.»

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Des casiers de homard en attente de la prochaine saison. - Archives

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