Homard: l’industrie redemande le report de la saison printanière
L’industrie du homard en Atlantique redemande au ministère des Pêches et des Océans de reporter l’ouverture de la prochaine saison de pêche printanière. On réclame aussi la mise en place d’un important plan de soutien pour le secteur.
Plus d’une vingtaine d’acteurs clés de l’industrie, dont plusieurs du NouveauBrunswick, ont signé une longue lettre de plusieurs pages destinée à Bernadette Jordan, ministre des Pêches et des Océans du Canada, ainsi qu’à plusieurs autres représentants politiques provinciaux et fédéraux.
Parmi les mesures d’aide réclamées figure une extension des prestations de l’assurance emploi pour tous les pêcheurs, les membres de l’équipage et les travailleurs d’usine.
Normalement, la pêche doit s’ouvrir vers le début de mai.
Pour Jerry Amirault, président des Transformateurs de homard du NouveauBrunswick et de la Nouvelle-Écosse, la situation est urgente. Il y a seulement quelques semaines, l’organisme demandait au MPO de reporter l’ouverture de la pêche au homard printanière d’au moins deux semaines dans le golfe du SaintLaurent. Depuis ce temps, la crise s’est aggravée et les conditions du marché se sont dégradées, constate-t-il.
«Aujourd’hui, malgré nos meilleures intentions et les efforts considérables déployés dans l’ensemble de l’industrie afin de mettre en oeuvre des stratégies améliorées d’assainissement et d’atténuation des risques, en collaboration avec les autorités provinciales de santé et de sécurité au travail, les entreprises soussignées ont de sérieuses inquiétudes quant à notre capacité à assurer un environnement de travail sécuritaire pour nos employés.»
Les transformateurs sont notamment préoccupés par le nombre de cas de la COVID-19 signalés à l’intérieur d’usines de transformation d’aliments en Amérique du Nord et en Europe. Cela entraîne des conséquences comme des actions de grève de courte durée, des taux d’absentéisme élevés, des quarantaines et des critiques de la part du public. On exprime des préoccupations quant à la capacité de l’industrie de s’approvisionner en équipement de protection alors que ces mêmes matériaux sont en grande demande par les professionnels de la santé.
«Au même moment où les dirigeants politiques et les autorités de santé publique nous disent de rester à la maison et de pratiquer la distanciation physique, nos communautés nous posent des questions difficiles à savoir comment nous pouvons demander à nos employés de travailler dans des espaces restreints en groupes de 100 à 400 pendant le pic de la pandémie de la COVID-19.»
«Les pêcheurs veulent pêcher et les transformateurs veulent transformer. Notre objectif commun a toujours été d’avoir une saison de pêche et de transformation printanière sécuritaire et économiquement viable. Toutefois, ce n’est pas possible sans main-d’oeuvre et sans marchés. Un plus grand délai permettra à tous les intervenants de mieux se préparer pour les défis à venir.»
DIRECTIVES CLAIRES RÉCLAMÉES PAR L’UPM
L’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM) demande au ministre des Pêches et des Océans d’émettre des directives claires concernant la prochaine saison de pêche printanière au homard.
Deux points sont au coeur des préoccupations de l’UPM. Elle demande au gouvernement fédéral de confirmer la mise en place d’un plan d’urgence d’une durée de 12 à 18 mois, adapté aux réalités saisonnières de l’industrie de la pêche afin de combler les écarts financiers entre la pêche de cette année et celle de l’année prochaine
Elle aimerait aussi que le MPO mette au clair ses intentions. Va-il maintenir, reporter l’ouverture de la pêche jusqu’au 15 mai ou annuler la saison dans son ensemble?
L’organisme a des réserves quant à la capacité de la main-d’oeuvre du secteur de travailler en sécurité compte tenu les mesures de distanciation sociales exigées par la santé publique.
«Comme toujours, la santé des pêcheurs, des membres d’équipage, des travailleurs d’usine, de leurs familles et des communautés côtières demeure notre priorité absolue.»
Les conséquences actuelles de la pandémie sur le secteur ne peuvent être sousestimées, croit l’UPM.
«Compte tenu les informations actuellement disponibles, le fait de procéder à une pêche dans le paysage économique actuel pourrait menacer la viabilité à long terme de notre industrie et risque de forcer des actions de redressement sur de nombreuses années.»