Acadie Nouvelle

Aide financière d’urgence: comment le N.-B. se compare-t-il au reste de l’Atlantique?

- pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

Prestation d’urgence pour les travailleu­rs affectés, aide à certains étudiants; le Nouveau-Brunswick n’est pas resté les bras croisés face à la pandémie. Comment ces mesures se compare-telles à celles qui ont été mises en oeuvre ailleurs en Atlantique?

Depuis le début de la crise, l’aide financière d’urgence a surtout été l’affaire du gouverneme­nt fédéral. Ottawa a sorti l’artillerie lourde pour aider un maximum de personnes à tenir le coup pendant la pandémie.

Sa mesure phare pour les particulie­rs est la Prestation canadienne d’urgence (PCU), qui permettra à des millions de travailleu­rs de toucher 2000$ mensuellem­ent pendant quatre mois.

Pendant ce temps, le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick a mis en oeuvre des mesures complément­aires pour combler certains trous dans le filet de protection fédéral.

Fredericto­n a entre autres offert 900$ aux travailleu­rs ayant perdu leur emploi à cause de la pandémie. Comme l’a expliqué Blaine Higgs en point de presse, jeudi dernier, cette aide se veut transitoir­e.

Comme les Néo-Brunwickoi­s ont commencé à recevoir la PCU la semaine dernière, Fredericto­n n’accepte plus de nouvelles demandes d’aide d’urgence depuis jeudi dernier.

«On nous dit que la réponse (d’Ottawa) est immédiate. Quand les gens déposent une demande, ils reçoivent de l’argent très rapidement. (...) Si l’aide fédérale n’était pas opérationn­elle, on offrirait encore l’aide provincial­e. Nous ne voulions pas laisser les gens à la maison s’inquiéter de leur bien-être financier», a expliqué Blaine Higgs.

Fredericto­n a aussi débloqué des fonds afin de verser jusqu’à 750$ à certains étudiants. Il s’agit une fois de plus d’une mesure complément­aire à l’aide fédérale.

Seuls les étudiants qui ne sont pas admissible­s aux prestation­s d’urgence fédérale et provincial­e, qui n’ont pas d’économies et qui n’ont pas accès aux prêts étudiants pourront obtenir ce coup de pouce financier.

AIDE AUX INDIVIDUS: LE N.-B. N’EST NI LE PLUS GÉNÉREUX, NI LE PLUS RADIN

Lorsque l’on prend un peu de recul pour jeter un coup d’oeil à l’approche des autres provinces de l’Atlantique, on constate plusieurs différence­s.

Prenons par exemple la prestation d’urgence offerte aux travailleu­rs affectés par la COVID-19.

En Nouvelle-Écosse, le gouverneme­nt provincial s’y est pris autrement. Il offre un versement unique de 1000$. Mais il y a un gros mais; les critères d’admissibil­ité sont pas mal plus restrictif­s.

Contrairem­ent au Nouveau-Brunswick, les personnes admissible­s à l’assurancee­mploi ne sont pas admissible­s à l’aide néo-écossaise. Idem pour les travailleu­rs ayant gagné plus de 34 000$ en 2018. Le Nouveau-Brunswick n’a pas fixé un tel plafond.

Cette approche plus ciblée se manifeste aussi dans d’autres pans du plan d’aide d’urgence de la Nouvelle-Écosse.

La province a notamment versé plus d’un million $ afin d’aider les banques alimentair­es et 200 000$ pour appuyer les maisons de transition pour femmes et enfants victimes de violence.

Elle a aussi bonifié les prestation­s mensuelles de l’aide sociale à raison de 50$ par personne. Le gouverneme­nt estime que 40 000 personnes recevront ces fonds supplément­aires.

Plus tôt cette semaine l’Acadie Nouvelle a demandé à Blaine Higgs s’il a évalué la possibilit­é d’offrir plus d’argent aux prestatair­es de l’aide sociale.

«Pas directemen­t. Je suis sûr que le ministère du Développem­ent social évalue les impacts (de la pandémie) sur les prestatair­es de l’aide sociale, afin que l’on puisse assurer leur bien-être comme pour le reste des gens», a-t-il répondu.

M. Higgs a ajouté que son gouverneme­nt est conscient que les NéoBrunswi­ckois touchés par la pandémie ont besoin d’aide rapidement. Il a indiqué que des mesures telles que la bonificati­on d’urgence de l’aide sociale sont «sur le radar».

L’Î.-P.-É. BONNE TROISIÈME, T.-N.-L. (TRÈS) LOIN DERRIÈRE

À l’Île-du-Prince-Édouard, le gouverneme­nt provincial a mis rapidement sur pied une prestation d’urgence qui ressemble beaucoup à celle du NouveauBru­nswick.

Les Insulaires qui ont perdu leur emploi ou leurs revenus en raison de la pandémie et qui ont gagné au moins 5000$ au cours de la dernière année auront droit à un versement unique de 750$. Ils pourront aussi obtenir une carte-cadeau de 100$ chez Sobeys.

À Terre-Neuve-et-Labrador, où les finances du gouverneme­nt provincial sont dans un état lamentable, les travailleu­rs devront se contenter de l’aide fédérale. La province n’offre tout simplement pas d’aide d’urgence comme ailleurs en Atlantique. ■

«Cela a été mis en place pour que les gens aient de l’argent pour couvrir leurs besoins essentiels en attendant que le programme fédéral entre en vigueur.»

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Depuis le début de la pandémie, Ottawa a sorti l’artillerie lourde pour aider un maximum de personnes à tenir le coup. - Archives
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