J’ai un énorme respect à l’endroit de la Dre Jennifer Russell
Sans oublier toutes les personnes qui font aussi un magnifique travail pour combattre notre ennemi commun et mortel, appelé la COVID-19, j’ai une très profonde admiration envers notre médecin-hygiéniste en chef, docteure Jennifer Russell, poste qu’elle occupe depuis 2018.
Malgré qu’elle soit née dans une famille unilingue, elle est devenue bilingue grâce au fait que la famille et elle ont cru à l’importance de pouvoir communiquer dans les deux langues d’où le projet de fréquenter une école francophone à Bathurst. C’est sans doute l’un des meilleurs moyens. L’école francophone fait toujours ses preuves.
Grâce à cette louable initiative, elle peut maintenant, lors des conférences de presse, s’adresser aux médias avec compétence médicale et linguistique et ainsi respecter nos compatriotes et notre propre peuple.
Depuis longtemps et même de nos jours encore, certaines personnes dans notre province soutiennent à tort et parfois avec agressivité qu’on n’a pas les moyens financiers pour maintenir le bilinguisme parce que trop coûteux et qu’il est source de division. Se rendent-elles compte maintenant que chaque personne, bilingue ou unilingue, peut lui poser des questions dans sa propre langue et obtenir la réponse dans la langue posée. Ainsi, on respecte chaque personne et de plus avec elle on économise des fonds publics car on n’a pas à retenir et à payer les services d’interprétation lors de ses conférences de presse!
En dernière heure, en parlant encore du bilinguisme, on apprend que les francophones néo-brunswickois perdent encore du terrain sur le plan linguistique. En plus de ce fait, dans notre province, les mariages exogames sont en croissance chez-nous ce qui signifie, d’après mon humble opinion, certaines personnes choisissent des partenaires conjugaux à l’extérieur de leur groupe social. J’oserais même ajouter en dehors de leur groupe linguistique. Un tel fait peut conduire à l’assimilation et même à la perte de l’identité culturelle. J’en sais quelque chose. Mes soeurs, qui ont toutes vécu aux États-Unis, ont épousé des anglophones. Le résultat est fatal. Leurs enfants? Unilingues et anglophones.
Je continue un peu avec l’assimilation. Avez-vous remarqué que les avis de décès de nos francophones qui nous quittent pour l’éternité sont souvent plus publiés et plus nombreux dans les journaux anglophones que dans notre seul quotidien francophone que constitue l’Acadie Nouvelle? Voici un simple exemple. Dans l’édition du Times et Transcrit datée du 11 avril, on annonce qu’une douzaine de francophones sont décédés au Nouveau-Brunswick alors que du côté anglophone, on en compte trois ou quatre. Heureusement qu’on a l’Acadie Nouvelle pour nous renseigner. Le 11 avril, nous n’avions qu’une seule francophone décédée et aucun chez nos compatriotes!
Serait-ce que certains des nôtres sont assimilés à tel point qu’ils préfèrent payer et publier leurs avis de décès dans les journaux anglophones ou qu’ils ne sont pas abonnés du tout à notre seul quotidien provincial? Est-ce le fruit de l’exogamie? D’un manque de fierté collective? D’une absence de respect flagrant envers notre langue et de notre propre culture? Personnellement, j’ignore la réponse, mais sincèrement, je crois que Dre Jennifer Russell et sa famille la connaissent depuis longtemps. ■