Fredericton annule une directive de l’Ordre des pharmaciens qui a fait grimper le goût des médicaments
Le gouvernement du Nouveau-Brunswick annule une directive de l’Ordre des pharmaciens qui a fait monter en flèche les coûts des médicaments sur ordonnance depuis le début de la pandémie de COVID-19.
Les citoyens peuvent à nouveau renouveler leurs médicaments sur ordonnance pour plus de 30 jours à la fois.
Le premier ministre Blaine Higgs a annoncé jeudi qu’il supprimait la limite imposée par l’Ordre des pharmaciens du Nouveau-Brunswick depuis le 16 mars.
La directive qui devait permettre d’éviter une pénurie de médicaments durant la crise du coronavirus a eu pour effet d’augmenter le prix des médicaments pour de nombreux Néo-Brunswickois, a déploré M. Higgs.
Certaines personnes qui ont l’habitude de renouveler leurs médicaments une fois tous les trois mois ont dû payer des frais d’exécutions et des quotes-parts à un rythme plus fréquent, a-t-il souligné.
«Nous réalisons que c’est une décision difficile, mais à la lumière des circonstances sans précédent auxquelles nous faisons face, nous croyons fermement qu’il s’agit de la bonne décision à prendre», a dit le premier ministre.
«Nous adoptons cette mesure pour veiller à ce que nos résidents vulnérables ne se retrouvent pas dans une situation où ils doivent choisir entre payer leurs médicaments, leur épicerie ou leur loyer.»
La limite de 30 jours a également causé davantage de visites en pharmacie à un moment où l’on demande aux gens de rester à la maison le plus possible, a dénoncé M. Higgs.
L’Ordre des pharmaciens avait motivé sa décision en expliquant vouloir lutter contre «le besoin d’accumuler des médicaments» ressenti par une partie de la population durant la pandémie.
Au début du mois, l’organisation affirmait qu’il était «encore trop tôt» pour modifier sa directive puisque «la chaîne d’approvisionnement de médicaments (continuait) d’être à risque».
Afin d’éviter que les craintes de l’Ordre deviennent réalité, Blaine Higgs a également annoncé la création d’un groupe de travail qui devra garder à l’oeil la chaîne d’approvisionnement en médicaments.
Si une pénurie semble bel et bien pointer le bout de son nez pour un médicament en particulier, la limite de 30 jours sera rétablie pour ce médicament seulement, a indiqué le premier ministre.
«En résumé, l’approvisionnement va continuer d’être protégé.»
L’Ordre des pharmaciens (qui réglemente la profession) et l’Association des pharmaciens (qui représente l’intérêt des pharmaciens) n’ont pas commenté la décision du gouvernement avant l’heure de tombée.
L’annonce de M. Higgs a été saluée par les partis d’opposition. Le porte-parole du Parti libéral en matière de santé demande toutefois au gouvernement de trouver une façon de rembourser ceux qui ont eu à payer davantage pour leurs médicaments depuis le début de la crise.
«Il y a encore des gens qui sont à court d’argent à cause de cette mesure. Nous espérons que le gouvernement pourra trouver un moyen de rembourser les personnes qui ont dû payer plus», a déclaré le député JeanClaude D’Amours.
Blaine Higgs a cependant indiqué que ce n’était pas dans ces plans.
«Je ne prévois pas de programme de remboursement», a-t-il dit.