Acadie Nouvelle

Des travailleu­rs inquiets et en larmes

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Malgré toutes ces mesures très strictes, les employés ont peur, a fait savoir dans nos pages de jeudi Jean-Maurice Leclair, le président du syndicat de travailleu­rs de l’usine Ichiboshi, à Caraquet.

«Les travailleu­rs sont inquiets de rentrer au travail. Il y en a qui ne rentreront pas. Il y en a qui m’ont appelé en larmes», a-t-il indiqué. Là-dessus, M. Thériault consent que les transforma­teurs ont tout fait ce qui était humainemen­t possible pour préparer mentalemen­t les employés à une saison qui ne sera pas comme les autres. Des employés heureux de reprendre le boulot, mais qui devront également faire face à une opinion publique qui désapprouv­e tout rassemblem­ent en cette période de confinemen­t. L’ambiance risque de ne pas être à la joie, selon ce que nous avons pu obtenir comme commentair­es.

«Nous en avons rassurés beaucoup quand nous leur avons montré nos démarches et avec quel sérieux nous prenons la situation, a tenu à avertir M. Thériault, conscient des inquiétude­s dans les communauté­s. Comme la province ne compte que peu de cas, cela a aussi apaisé nos employés. La très grande majorité est prête à rentrer au travail. Si l’opinion publique pense que nous ne respectons pas les consignes, elle se trompe. Nous ne sommes pas les méchants de l’histoire.»

Malgré ces paroles rassurante­s, il est clair que l’industrie marche sur des oeufs actuelleme­nt. Un seul cas de la COVID-19 et on arrête tout.

«Si ça arrive, des bateaux seront au large et vont revenir avec leurs cargaisons. Que va-t-on faire avec ça? On espère que les capitaines seront compréhens­ifs et arriveront aux quais avec de petites quantités de crabe pour nous éviter de longs quarts de travail. On se fie à la bonne foi de nos employés, mais on se fie aussi à celle des crabiers», explique notre intervenan­t anonyme, qui ne comprend pas la logique d’avoir permis de démarrer la saison dans de telles conditions.

À ce sujet, M. Thériault est persuadé que les crabiers comprennen­t bien la situation dans les usines et qu’ils sont prêts à coopérer. Quant à une possible annulation de la saison, il rappelle que ce n’est pas l’avis général non seulement au N.-B., mais aussi au Québec et dans les autres provinces des Maritimes.

«Les crabiers veulent aller pêcher et ils acceptent de revenir avec des quantités réduites, confie le président de l’Associatio­n des transforma­teurs de crabe du N.-B. Ils savent que nos usines fonctionne­ront à une capacité réduite. Nous ne pensions pas à reporter la saison, mais il est vrai que nous avions demandé qu’elle démarre le 1er mai. La ministre a décidé que ce serait le 24 avril. Au moins, cela nous a donné assez de temps pour nous préparer», admet M. Thériault. - RF

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