Acadie Nouvelle

Tuerie en N. É.: les enregistre­ments des premiers répondants témoignent du chaos

- Michael MacDonald

De nouveaux détails émergent sur le chaos qui a entouré la chasse à l’homme de la fin de semaine, en NouvelleÉc­osse, alors que la police tentait de capturer un tueur déguisé en policier et que les premiers intervenan­ts essayaient tant bien que mal de venir en aide aux victimes, de plus en plus nombreuses.

La recherche du suspect s’est déroulée à partir de samedi soir jusqu’à dimanche midi, alors que le bilan passait au fil des heures à 22 morts. On comprend maintenant que le tireur pouvait plus facilement échapper à la police en se déplaçant dans une voiture pratiqueme­nt identique à une autopatrou­ille de la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC).

Les enregistre­ments audio des premiers intervenan­ts donnent un aperçu de leurs tentatives effrénées d’aider les premières victimes retrouvées samedi soir à 22h40 au milieu de maisons en feu dans le village de Portapique.

Sur l’un de ces enregistre­ments, stockés sur le site internet Broadcasti­fy, les premiers intervenan­ts envoyés sur les lieux le long de la route 2 mentionnen­t au répartiteu­r qu’ils peuvent apercevoir au loin des flammes et de la fumée. Quelques minutes plus tard, le répartiteu­r annonce que la police a découvert une victime par balle sur le chemin Portapique Beach.

«EST-CE QU’ILS L’ONT ATTRAPÉ?»

Au cours des 20 minutes suivantes, l’ampleur du carnage se précise, alors que la police demande plus d’ambulances - deux fois. «C’est très vague, ce qui se passe là-bas, mais il y a certaineme­nt plusieurs patients», dit un ambulancie­r à la radio.

À 23h20, les premiers intervenan­ts ne savent toujours pas ce qui se passe.

«Est-ce qu’on sait s’ils ont attrapé l’agresseur?», demande l’un d’eux à la radio. «Non, on n’est pas sûr, répond le répartiteu­r. (Les policiers) ramènent au carrefour des victimes de la scène.»

On ne sait pas exactement combien de personnes ont été tuées le long de ce chemin Portapique Beach, qui comprend de nombreuses résidences secondaire­s et permanente­s sur la pittoresqu­e rive nord de la baie de Cobequid.

La police a confirmé mercredi que le suspect avait réussi à sortir du périmètre qu’ils avaient érigé autour de cette première scène de crime, mais ils ne l’ont réalisé que le lendemain matin, vers 7h ou 8h, lorsqu’un témoin a révélé certains détails sur la fausse autopatrou­ille. C’est là, à 8h02 dimanche, que la GRC a émis une alerte sur Twitter disant qu’elle recherchai­t un «tireur actif» dans la région de Portapique.

Au cours d’une période de 12 heures, Gabriel Wortman, âgé de 51 ans, de Halifax, aura tué 22 personnes - certaines qu’il connaissai­t, d’autres rencontrée­s au hasard de sa cavale meurtrière. Sur sa funeste route: une policière de la GRC, deux infirmière­s, deux agents correction­nels, une famille de trois personnes, dont une adolescent­e, une enseignant­e et des voisins à Portapique.

Dimanche, vers 11h30, des policiers de la GRC lourdement armés ont finalement abattu le présumé tueur dans une station-service à Enfield, à environ 90 km au sud de

Portapique. On ignore toujours le mobile de ce carnage.

DES POLICIERS TIRENT SUR UNE CASERNE

La police affirme que l’enquête sur les meurtres est complexe, car il y a 16 scènes de crime réparties sur un grand territoire du nord de la Nouvelle-Écosse. Au total, cinq structures ont été incendiées, bien que la séquence exacte des événements ne soit pas claire.

La police a déclaré que le tireur avait agi seul en fin de semaine, mais les enquêteurs essaient toujours de déterminer si quelqu’un l’aurait aidé auparavant.

Pendant ce temps, la «police des polices» en Nouvelle-Écosse enquête sur les raisons pour lesquelles deux policiers de la GRC ont tiré sur une caserne de pompiers à OnslowBelm­ont, près de Truro, vers 10h30 dimanche matin, même si le suspect ne se trouvait vraisembla­blement pas dans les parages. Personne n’a été blessé.

La caserne est située à environ une demiheure de route de Portapique et les pompiers d’Onslow Belmont ont publié un message sur Facebook disant que le bâtiment était utilisé justement comme refuge pour les évacués du chemin Portapique Beach lorsqu’il a été criblé de balles. ■

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